Les prix du pétrole se repliaient légèrement, hier, en cours d'échanges européens, mais se maintenaient au-dessus du seuil des 100 dollars à Londres. La tendance haussière des prix du brut, qui ont gagné 30% depuis septembre dernier, se confirme. Le Brent tenait toujours la barre symbolique des 100 dollars a atteint, hier, pour la première fois en plus de deux ans, alors que le cours du baril de pétrole brut léger américain est en légère baisse (-22 cents à 91,95 dollars). Les opérateurs continuaient d'observer avec fébrilité les développements du soulèvement populaire en Egypte. Pour Jean-Louis Schilansky, président de l'union française des industries pétrolières (Ufip), cité par des agences de presse, le principal facteur de hausse des prix du pétrole est «le potentiel d'instabilité géopolitique» en Egypte. En premier lieu, c'est «l'instabilité qui inquiète les marchés» et non pas les risques de fermeture du canal de Suez. Les conséquences des troubles politiques en Egypte, qui contrôle le canal de Suez et des pipelines reliant la mer rouge à la Méditerranée se font sentir sur le marché pétrolier.Selon des spécialistes, les flux de pétrole transitant dans la région du canal de Suez sont estimés à 3 millions de barils/jour, soit près de 15% de la consommation européenne. L'Agence internationale de l'Energie (AIE) considère que «les incertitudes pèsent sur le marché et ont aggravé la pression qui s'exerce déjà sur les prix». Mais, rassure l'agence, tout risque de rupture d'approvisionnement semble exclu en raison des stocks-tampons détenus par les pays-membre de l'AIE (145 jours d'importations nettes). Elle a réitéré, par contre, sa mise en garde contre les effets économiques néfastes d'une hausse des prix du pétrole. «L'expérience de 2008 montre de façon concluante que des prix du pétrole durablement élevés ne sont pas plus dans l'intérêt des consommateurs que des producteurs», a appuyé l'agence, invitant «les producteurs de pétrole à être sensibles aux signaux du marché et à faire preuve de souplesse dans l'approvisionnement suffisant et abordable». A travers cet appel, l'agence semble ajouter aux rumeurs selon lesquelles l'OPEP pourrait relever ses quotas de production, inchangés depuis deux ans, dans les mois qui viennent.