«Paramédicaux en grève». La grande pancarte à l'entrée du CHU Nefissa Hamoud (ex-Parnet) d'Alger ne pouvait passer inaperçue. Réclamant des droits qui sont à leurs yeux bafoués, infirmières, sages-femmes, administrateurs et tous les employés formant le paramédical ont suivi cette grève prévue chaque semaine, jusqu'au lancement de «l'ultime grève» illimitée qui débutera le 8 du mois en cours. «Pour un statut de dignité, les paramédicaux en grève», lisait-on sur les banderoles tenues par les grévistes ou accrochées à l'entrée des hôpitaux. Au deuxième jour du débrayage cyclique prévu chaque semaine, les paramédicaux ont été un peu plus nombreux qu'au premier jour avec un taux qui a atteint les 91,45% à l'échelle nationale. Dans la capitale, ce taux a atteint 100%, a affirmé Lounes Ghachi, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) lors d'une conférence de presse tenue hier au CHU Mustapha. Saisissant cette occasion, il a rappelé les revendications des paramédicaux qui sont le statut particulier, l'adoption du régime indemnitaire, les journées de récupération et la prime de contagion. Des droits constitutionnels, selon les syndicalistes, dont le dossier est au niveau de la direction de la Fonction publique, depuis une semaine. Ce qui n'avait pas réjoui, pour autant, les paramédicaux. «Nous avons l'habitude à ce qu'on nous fasse taire avec des promesses qui ne tiennent pas la route. Nous ne nous attendons pas à un exploit de la part de la tutelle, puisque c'est la troisième fois que le dossier est déposé sans qu'il n'y ait le moindre changement à notre profit», a souligné le secrétaire général du SAP, jugeant que cette initiative ministérielle n'est qu'un tapage médiatique pour calmer les esprits. D'ailleurs, cette question de promesses non tenues dure depuis trois années déjà, soit depuis 2008. «La tutelle a essayé de nous faire taire, une fois de plus, en organisant récemment une réunion regroupant les responsables du ministère et les syndicalistes. Et si la tutelle continue de nous berner, notre mouvement ira plus loin», dira le syndicaliste. Bien que les paramédicaux reprennent le travail aujourd'hui, il n'en demeure pas moins qu'ils restent sur le qui-vive. «Nous maintenons la grève du 8 février en assurant un service minimum, au niveau de tous les centres hospitaliers, et ce, de façon à ne pas pénaliser les malades», comme le dit si bien M. Ghachi. Si toutefois le ministère réagit «concrètement» entre-temps, la grève pourrait être annulée, selon le SG du SAP.