Les blouses blanches ne décolèrent pas. Le Syndicat des paramédicaux (SAP) continue sa grève de trois jours, prévue les 25, 26 et 27 janvier. Le SAP a également lancé un préavis de grève pour le dimanche 31 janvier. Selon des sources hospitalières, la grève de trois jours est suivie par la majorité des paramédicaux (infirmiers, anesthésistes..) dans les différents CHU et EPSP du pays. Les deux premiers jours de la grève ont été largement suivis par le personnel paramédical de tous les établissements sanitaires du pays. Pour rappel, cette décision a été prise lors de la réunion extraordinaire du conseil national du SAP de jeudi dernier, à Alger. «Cette fuite en avant et le mépris de la tutelle envers la corporation paramédicale dénotent l'incapacité de la tutelle à affronter la réalité du terrain et ne fait qu'alimenter davantage le pourrissement des différents secteurs», relève-t-on du communiqué de la SAP. D'après la presse nationale, la majorité des services dans différents secteurs sanitaires : le CHU Mustapha, Birtraria et l'EPSP Bouchnafa ont été paralysés par cette grève. Les grévistes revendiquent une augmentation des salaires, l'adoption du régime indemnitaire, les journées de récupération et la prime de contagion. Ils dénoncent l'ouverture des structures pour la formation des paramédicaux aux écoles privées, prévue dans l'avant-projet du statut particulier- qui est une manière illégale- de «faire des affaires sur le dos des paramédicaux». Ils se plaignent de l'aboutissement des négociations menées avec la commission mixte (le syndicat et le ministère de la Santé), puisque aucune proposition du syndicat n'a été prise en compte par la tutelle. Côté administration, on déplore cette grève qui reste illégale. Selon les déclarations de l'administration du CHU d'Oran, «ce débrayage n'est pas légal. Il viole les dispositions réglementaires, même si un service minimum est assuré aux citoyens. L'administration déplore que la majorité des paramédicaux aient suivi le mouvement de grève». Interrogé sur l'assurance du service minimum, notre interlocuteur du CHUO dira que «certes, les infirmiers et anesthésistes assurent le service minimum, mais leur action ne profite pas aux malades dans un état grave». Selon les syndicalistes de la SAP, le recours à la grève est l'ultime perspective pour dénoncer «l'impasse imposée par la tutelle». Nos interlocuteurs rappellent que la grève de trois jours sera suivie d'une grève illimitée à compter de dimanche prochain. Ils appellent la corporation paramédicale à se mobiliser autour du SAP. Ceci pour la défense de leurs intérêts et la sauvegarde de leurs acquis.