Le renoncement aux différents programmes de relogement des habitants des bidonvilles au niveau de Constantine par la nouvelle équipe de l'exécutif a attisé la colère des habitants des différents sites programmés pour des évacuations. Depuis mercredi dernier, plusieurs manifestations ont été enregistrées au niveau de la wilaya. Les habitants de l'avenue de Roumanie troisième tranche ont observé un sit-in devant le cabinet du wali pour demander leur relogement puisqu'ils étaient programmés et censés être évacués avant la fin de l'année 2010. Jeudi, c'était au tour des habitants du bidonville Djaballah 1 et 2 de bloquer la route au niveau de oued El Had (frères Abbas). Ce bidonville est situé plus bas que la mosquée Omar Ibn Abdelaziz de la cité Sakiet sidi Youcef. En usant de pneus et de tronc d'arbres, les protestataires ont bloqué la route et exigé des négociations avec des responsables locaux. Leur colère est montée d'un cran lorsque leur site a été endommagé suite aux fortes pluies qui se sont abattues ces deux derniers jours, provoquant des inondations et l'effondrement de leurs maisons construites à proximité de l'oued. Après deux heures de blocage, le chef de daïra et le président de l'APC ont essayé de calmer les contestataires en leur promettant une prise en charge rapide pour les plus endommagés, soit 26 familles, alors que les autres seront évacuées selon le programme du président de la République relatif à l'éradication de l'habitat précaire. Il y a lieu de préciser que ce n'est pas la première fois que le site Haï Djaballah à la cité des frères Abbas protestent. L'an dernier, 78 familles occupant ce bidonville avaient protesté contre la démolition de deux bâtisses évacuées. Une trentaine de femmes s'étaient agglutinées à l'intérieur des deux bâtisses, rendant impossible toute intervention des services de démolition de l'APC. Pour calmer les esprits, le maire de Constantine, M. Chibane, a demandé aux représentants des associations d'habitants d'établir les listes des familles résidant près de l'oued. La résorption de l'habitat précaire, une priorité Il faut dire que l'éradication de l'habitat précaire à Constantine est l'un des problèmes épineux qui capte l'intérêt des pouvoirs publics et qui était censé s'achever avant la fin de l'année 2010. En tout cas, le nouveau chef de l'exécutif tente de rattraper le retard. On apprend à cet effet qu'un quota de 1600 logements réalisés dans le cadre de la résorption de ce genre d'habitat sera prochainement attribué. La distribution de ces logements situés à la nouvelle ville Ali-Mendjeli n'est plus tributaire que de l'achèvement des travaux de VRD (voirie et réseaux divers). L'éradication des 234 sites de bidonvilles abritant au moins 6000 familles s'effectuera «au fur et à mesure de la construction des logements inscrits dans le cadre des programmes en cours ou au titre du quinquennal 2010-2014», selon la DLEP. Sur les 23 222 logements sociaux locatifs (LSL) dont a bénéficié la wilaya de Constantine dans le cadre de l'ancien quinquennat, près de 11 500 unités sont destinées à la résorption de l'habitat précaire. A noter qu'au moins 6000 familles occupant des habitations précaires sur les 12 000 recensées en 2007 ont été déjà transférées vers des logements neufs. La wilaya de Constantine a bénéficié au titre de l'actuel quinquennat d'un quota supplémentaire de 10 000 logements sociaux locatifs, dont 950 pour la résorption de l'habitat précaire.