C'est en fin de journée de jeudi que le comité des travailleurs a décidé de suspendre le mouvement de grève, et ce, au regard du préjudice causé aux clients de la banque et à la satisfaction de la plateforme de revendications. «Nous voulions éviter que le mouvement face l'objet d'une récupération», a affirmé M. Lagoun, membre du comité. Suite à une plainte déposée, mercredi, par la direction générale de la BDL, 10 employés protestataires dont des membres du comité ont reçu une citation à comparaître en justice. «Certaines personnes convoquées ne sont pas concernées par le mouvement», a tenu à préciser un des membres du comité. «Nous sommes étonnés de constater la présence de deux personnes sur la liste, pourtant suspendues depuis des années et absentes durant le mouvement de grève, alors que les personnes impliquées n'ont pas été convoquées», s'étonne M. Lagoun tout en s'interrogeant «pourquoi je ne suis pas convoqué étant donné que j'ai fait partie du comité ?» En attendant la comparution des dix personnes devant la justice, notre interlocuteur nous apprend que «la rupture de la grève a été décidée suite aux assurances données par la direction quant à la satisfaction des revendications contenues dans la plateforme mais également au retrait de la plainte formulée à l'encontre des personnes devant comparaître en référé». Il nous a informés que «l'inspection du travail a donné des garanties quant à l'application des revendications et à la protection des employés». Quant au départ du PDG, M. Bachtarzi, il a été clairement démontré, selon nos sources, «l'impossibilité de satisfaire cette revendication. Le PDG a été nommé officiellement pour mener un contrat précis. Il ne pourrait être démis de ses fonctions qu'au terme de la mission dont il a été chargé». «Le départ du PDG est d'ordre politique et ne peut être remis en question par le mouvement de grève», nous affirme également une source très proche de la tutelle. M. Lagoun est néanmoins rassuré que «le message soit arrivé aux autorités», ajoutant que «la dissolution du syndicat est une condition sine qua non» et de ce fait, il affirme «avoir reçu des assurances de la part de la centrale syndicale suite à la requête concernant un calendrier à propos des assemblées générales et le renouvellement de la section syndicale». L'application de la convention collective réclamée «Nous ne lâcherons pas M. Zoubiri (SG du syndicat)», a ajouté M. Lagoun qui étale dans ce sillage «les quelques critiques faites au SG du syndicat». «Il est inconcevable que le SG n'ait pas provoqué une AG depuis 10 années. Il n'a, à aucun moment, rédigé de rapports d'activité et refuse d'appliquer les termes de la convention collective que le syndicat a signée avec l'Association des banques et établissements financiers en 1997 relatives aux promotions des travailleurs du secteur des finances, alors que les banques l'ont appliquée». Ce retard dans l'application des dispositions relatives à la convention est imputé au syndicat qui, selon certaines sources, «entretiendrait des relations avec des cadres de la direction générale». Pour l'heure, les employés sont satisfaits de l'impact de leur mouvement, mais tendent à maintenir la pression quant à la revendication de la dissolution du syndicat et se mobilisent pour soutenir les 10 personnes devant comparaître en justice. Affaire à suivre.