Pour en savoir plus, nous avons réussi à rencontrer Abdelkader Hani, recteur de l'université, qui nous a déclaré : «La situation s'est améliorée par rapport aux années précédentes. Avant, des voyous se permettaient d'entrer dans les amphis et d'agresser les étudiants et les professeurs. On trouvait même des gens dans des situations indécentes, ce qui n'existe plus maintenant.» Le recteur a ajouté que l'université fait face à un manque d'agents de sécurité. «L'université est vaste, elle s'étend sur 34 hectares», explique-t-il, ajoutant que les 107 agents de sécurité ne peuvent à eux seuls assurer la sécurité des lieux. Nouvellement installé à la tête de l'université, M. Hani a remarqué que l'établissement ne dispose pas d'une clôture qui empêche l'intrusion des délinquants. «Tous les murs qui entourent l'université ont été cassés, il y a des trous énormes, une voiture peut passer», dit-il. Nacer Hamoune, responsable de la sécurité, nous explique que «dès qu'un mur est construit, il est détruit le même jour». Il ajoute qu'il y a 22 agents qui travaillent le matin, de 7h jusqu'à 13h. Le deuxième groupe, constitué de 23 éléments, prend ensuite la relève jusqu'à 17h. Il nous informe aussi que les jeunes délinquants font peur aux agents du fait qu'ils sont tous armés de couteaux. Il nous cite le cas d'un agent qui a été blessé au ventre. «Même les enfants des habitants se permettent de faire entrer leurs amis et les agents n'y peuvent rien», précise M. Hamoune. «La police a interpellé plusieurs fois ces délinquants, elle les arrête certes, mais le problème n'est pas résolu.» «La veille de l'Aïd, les agents ont décidé de fermer les portails, alors les jeunes du quartier ont abattu des pans de la clôture et ont même arraché les câbles de téléphone», ajoute-t-il. Le recteur se dit préoccupé par cette situation. «Pour régler ce problème d'insécurité, la première chose que j'ai faite à mon arrivée a été de demander un budget au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour la réalisation d'une clôture en béton, l'appel à une société de gardiennage et l'installation de caméras de surveillance.» «Une commission installée à cet effet a tenu sa première réunion jeudi dernier pour l'élaboration du cahier des charges pour la société de gardiennage intéressée.»