Les responsables de l'université Badji-Mokhtar vivent dans l'attente des conclusions de l'enquête de la commission ministérielle venue en mission d'inspection au niveau de l'université, des cités et des instituts de Sidi Achour. En effet, cette mission d'inspection a été effectué la semaine dernière en l'absence du recteur de l'université Badji-Mokhtar. Selon nos sources, les carences, le laisser-aller, l'insécurité dans l'enceinte universitaire et le manque de rigueur auraient attiré l'attention des membres de la commission, d'autant qu'on s'attend à des mesures conséquentes en raison de la situation qui prévaut à l'université. À Sidi Achour, dès le départ des contrôleurs, une équipe de femmes de ménage aurait été dépêchée de Sidi Ammar pour procéder au nettoyage des lieux et des poubelles placées dans les blocs. D'autres ouvriers ont entamé l'assainissement des espaces, jusque-là abandonnés à la boue et aux flaques d'eau. Des mesures tardives que des étudiants et des enseignants estiment insignifiantes face à la situation vécue difficilement par la plupart d'entre eux. “Le chauffage est inexistant, bien qu'une chaudière ait été installée depuis 1997. L'éclairage est insuffisant dans les amphis, et les fenêtres n'ont pas de rideaux pour atténuer l'effet des rayons du soleil. Dehors, les égouts refoulent les eaux usées, et nous pataugeons dans la boue dès l'arrivée des premières pluies”, a déclaré un enseignant, en plus de la dénonciation de l'insécurité à l'intérieur des murs de l'université, où “des voyous et des personnes étrangères déambulent librement sans être inquiétés”. Mêmes préoccupations du côté des étudiants qui se plaignent de l'insuffisance de livres, comme cette élève en première année de droit qui a affirmé : “La plupart des élèves n'ont pas les moyens d'acheter les livres à l'extérieur étant donné leur prix, et ceux de la bibliothèque sont en nombre insuffisant.” Le manque de professeurs a aussi été signalé. Du côté de la direction, c'est un autre son de cloche : “Nous n'avons pas de problèmes majeurs et toutes les conditions sont réunies pour assurer aux étudiants la possibilité de suivre normalement leurs cours.” Ce responsable ajoute : “Pour ce qui est de l'appréciation de la commission, on est confiant, car on m'a déclaré que notre université est l'une des mieux tenues.” Concernant la sécurité, les étudiants sont la proie privilégiée des voyous. À Sidi Ammar, ils ont signé une pétition dans ce sens en direction du rectorat. Les agressions ont lieu non seulement à l'intérieur de l'université, mais aussi dans le train et à la gare. Il y a trois jours, à 11 h, un étudiant de 21 ans a eu le crâne fracassé à coups de pierres, avant d'être délesté de son portable et de son portefeuille. Hafiza M.