Il ne se passe presque pas un jour où l'on ne signale pas un acte d'agression, de vol ou de destruction de biens publics. Le climat d'insécurité qui règne dans la wilaya de Tizi Ouzou, ces dernières années, a atteint des limites intolérables qui laissent perplexes les responsables locaux et les services de sécurité et accentuent, chaque jour un peu plus, l'inquiétude de la population, qui se retrouve livrée à elle-même. L'université, qui était, jusque-là, épargnée par les actes de délinquance, se retrouve, ces deniers temps, confrontée à une véritable descente aux enfers. Il ne se passe presque pas un jour où l'on ne signale pas un acte d'agression, de vol ou de destruction de biens publics à l'intérieur et aux alentours des campus et résidences universitaires. Ces actes sont perpétrés par des bandes de voyous qui agissent au vu et au su de tout le monde en usant d'armes blanches pour agresser et délester les étudiants et les travailleurs de leur argent et leurs biens. Les enceintes universitaires sont ainsi devenues le champ d'action préféré des délinquants qui s'introduisent sans être inquiétés à l'intérieur des campus et résidences. Plusieurs cas d'agressions ont été signalés depuis le début de cette année, dont le dernier en date a été enregistré il y a une semaine de cela et qui a vu un travailleur de la résidence de Hasnaoua se faire agresser par des délinquants armés de couteaux et de barres de fer qui se sont introduits à l'intérieur de la résidence. Au mois d'avril dernier, ce sont les étudiants de la résidence Rehahlia de Oued Aïssi qui ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya pour alerter les responsables locaux sur la dégradation de la situation sécuritaire dans leur résidence. La veille de la manifestation, c'est un jeune étudiant qui était la cible d'une bande de voyous qui l'ont agressé puis délesté de son portable aux alentours de la résidence. Les étudiants qui se sont, maintes fois, organisés pour tirer la sonnette d'alarme en organisant des rassemblements et sit-in devant la cité administrative, se disent outrés par la passivité et le mutisme des autorités concernées. Un étudiant rencontré à Hasnaoua n'a pas caché son désarroi face à la dégradation de la situation sécuritaire dans son université. «On n'arrive pas à comprendre comment est-ce que des extra universitaires arrivent à s'introduire dans le campus, alors que des dizaines d'agents de sécurité sont en poste», nous dira cet étudiant. Son camarade, tout comme pour donner une autre lecture de la situation, dira: «S'ils ont l'intention de privatiser l'université, ils n'ont qu'à le faire d'une autre manière.» Une manière de dire qu'à l'université de Tizi Ouzou, les débats politiques et idéologiques prennent toujours le dessus sur les questions qui intriguent le plus les étudiants et la communauté universitaire d'une manière générale.