Mis à part la sélection nationale de football qui redonne quelque peu espoir en un avenir moins sombre, le sport algérien continue de croupir dans la médiocrité. Nous en avons eu la démonstration lors des Mondiaux d'athlétisme de Berlin où nous n'avons pu aligner que quatre malheureux athlètes qui n'ont, d'ailleurs, pu soutenir la compétition ; nous le constatons aujourd'hui à l'occasion des Mondiaux de judo de Rotterdam où, déjà, six judokas sur les huit ont été éliminés, il est vrai en l'absence du vice-champion olympique, Amar Benikhlef, et la médaillée de bronze aux Jeux de Pékin, Soraya Haddad. Ces résultats -mitigés pour les médias algériens, catastrophiques pour les amoureux du sport- n'étonnent évidemment personne puisque, hormis des éclaircies très irrégulières, le sport algérien continue d'évoluer dans l'opacité la plus totale alors que les JO de Londres se profilent : sur quels athlètes l'Algérie pourra-t-elle compter lors de cette prestigieuse compétition (au moins pour préserver les résultats de Pékin) ? Combien d'entre eux soutiendront la compétition qui s'annonce déjà de très haut niveau ? Quelle place notre pays occupera-t-il au niveau maghrébin, méditerranéen et africain ? Autant de questions qui hantent les esprits à un peu plus de deux années des JO de Londres. Un rapide coup d'œil dans le rétroviseur permet de constater que le sport algérien est en déclin perpétuel et que les résultats sont de plus en plus affligeants, ce que de nombreux spécialistes n'ont pas manqué de déplorer en tentant désespérément d'attirer l'attention des autorités sur cette évidence. Depuis les coups d'éclat retentissants de Morceli et Boulmerka à Barcelone, l'athlétisme algérien n'a cessé de dégringoler, et les résultats des différentes compétitions, Jeux méditerranéens, Championnats du monde, JO de Sydney (malgré l'or de Benida Merah) et encore moins Pékin, n'en ont arrêté ou ralenti la chute. Pourtant, Dieu sait que les Algériens s'intéressent beaucoup aux sports et aux performances réalisées : le Jamaïcain Bolt est aujourd'hui sur toutes les lèvres et les exploits de Michael Phelps sont encore abondamment commentés. Dans cette débâcle généralisée, une question s'impose : pourquoi cette Algérie qui, manifestement, ne manque ni de talent ni d'argent ne peut-elle prétendre à de meilleurs résultats ? Pourquoi les responsables sportifs n'arrivent-ils pas à mettre en place cette politique dont toutes les structures sportives louent les vertus mais dont on ne distingue même pas les contours ? Et surtout, par quel miracle les responsables des débâcles d'hier et d'aujourd'hui tiennent-ils encore les rênes du sport algérien ? Le sport roi n'est pas tout le sport et les résultats, au demeurant, très encourageants de l'équipe nationale de football ne doivent pas faire oublier que des milliers de jeunes algériens brillent dans d'autres disciplines et rêvent qu'ils peuvent un jour accéder à la première marche du podium. A condition que les responsables du sport daignent enfin se regarder en face. Droit dans les yeux. S. O. A.