Les autorités comptent interdire la marche populaire non autorisée de samedi 12 février à laquelle a appelée la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui regroupe des partis politiques, des associations et des collectifs de citoyens. «Nous allons prendre les mesures nécessaires pour l'empêcher», a déclaré hier le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, au quotidien électronique TSA (Tout sur l'Algérie). Le ministre ne précise pas comment ses services vont procéder afin de la faire avorter. Il faut rappeler toutefois que le département de l'intérieur en a déjà donné un aperçu. Le 12 janvier, décidées à empêcher une marche du Rassemblement pour la culture et la démocratie, les autorités ont déployé un important dispositif de sécurité dans tout le centre-ville de la capitale notamment, allant jusqu'à interdire aux cadres du rassemblement, à leur tête le président Saïd Sadi, de quitter le siège de leur bureau local, sis rue Didouche Mourad. Cinq jours avant le rendez-vous, l'administration tente encore de pousser la coordination à renoncer à son entreprise. A ce titre, M. Ould Kablia a annoncé à TSA que le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, avait demandé à la CNCD de présenter une nouvelle demande d'autorisation pour transformer la marche en un meeting en salle. «Les initiateurs de la marche n'ont pas encore répondu», a indiqué le ministre. La suggestion du wali est venue tout de suite après la déclaration faite sur cette question par le président de la République, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu jeudi 3 février. «S'agissant de l'organisation des marches, et hormis la wilaya d'Alger, rien ne l'entrave dans toutes les autres wilayas (…). Certes, la capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d'ordre public bien connues, et certainement pas pour empêcher une quelconque expression. Au demeurant, Alger compte plusieurs salles publiques de capacités diverses, qui sont gracieusement disponibles pour tout parti ou association en faisant légalement la demande, en vue d'y faire entendre son point de vue», a affirmé Abdelaziz Bouteflika. Au lieu de répondre à la demande de la wilaya, la coordination a confirmé le maintien de la marche populaire.