Le secteur industriel dans la wilaya de Béjaïa est considéré comme l'un des plus importants dans le pays, en ce sens que ce créneau ne cesse de se développer au fil des ans, avec la création de nouvelles zones industrielles, au nombre de trois, et commerciales, qui sont sept au total, lesquelles voient l'implantation de nouvelles usines et autres fabriques, qui activent dans différentes filières économiques. Toutefois, la majorité des usines activent dans l'agroalimentaire, qui connaît un essor considérable et une multitude de sociétés, lesquelles se sont imposées sur l'échiquier industriel local en un laps de temps relativement court, comme les laiteries (Soummam, la Vallée, Danone Djurdjura...), les raffineries (Cevital, COGB-LaBelle), les limonaderies (Ifri, Toudja...)... ne laissant qu'une marge, quand même, à d'autres branches de l'industrie, notamment les composants industrialisés (Baticompos), les matériaux de construction (Somacob), plastique (SEP), les tuyauteries, l'aluminium, les boulonneries, les carrières de production et de transformation d'agrégats (22 exploitations minières implantées)... Si l'on fait un check-up de l'industrie dans la wilaya de Béjaïa, le constat reflète une bonne propension à l'extension, la diversification dans les créneaux de production et surtout de nouvelles usines qui ouvrent leurs portes. La wilaya de Béjaïa compte une centaine d'unités industrielles, dont 60 du secteur privé, activant dans les dix zones économiques (ZAC, ZI) qui y sont implantées. Et pour élargir la base industrielle dans la wilaya, les autorités de wilaya comptent créer deux zones industrielles, l'une à Beni Mansour (150 ha) et l'autre à El Kseur (170 ha). Dans le même ordre, cinq autres ZAC seront créées à Tazmalt, Sidi Aïch, M'cisna, Taourirt Ighil et Kherrata, mais là encore il faudra peut-être un peu de patience à cause de quelques problèmes de financement et bien d'autres. C'est dire l'importance accordée à l'activité économique, notamment le tissu industriel, dans cette wilaya. Le potentiel industriel à Béjaïa n'est pas négligeable, en ce sens que beaucoup d'investisseurs piaffent d'impatience afin d'implanter leurs usines, pour peu que des facilités leurs soient accordées et que la bureaucratie soit levée. Et surtout ce qui manque, ce sont les assiettes foncières pour implanter ces unités, qui n'attendent que la création et surtout la viabilisation des zones d'activité. Toutefois, malgré toute cette tendance au développement, l'industrie dans la wilaya de Béjaïa n'est pas épargnée non plus par les problèmes auxquels elle se trouve confrontée, et qui pèsent d'une manière significative sur ce secteur ô combien névralgique. Si l'on cite l'exemple du secteur de l'industrie des mines, le constat est peu reluisant, eu égard aux problèmes que rencontrent les investisseurs dans ce créneau, et qui se rapportent généralement à l'opposition des citoyens à l'implantation de mines d'agrégats et autres gisements. L'industrie des mines et les sociétés publiques en mauvaise posture Ce sont au moins cinq investisseurs dans cette wilaya qui ont été contraints de cesser l'exploitation de leurs mines, car poussés in extremis par une population en furie, «à causes des désagréments que causent cette activité», argue-t-on. Cette opposition - justifiée ou non - s'est répercutée sur le secteur des travaux publics et l'industrie de transformation (gypse, argile, céramique...). D'autres fleurons de l'industrie, comme ceux du cuir et du textile - Alcovel (ex-Sonitex) - ou des chaussures - comme Mac-Soum (ex-Sonipec) - ont connu des remous à cause de la politique de privatisation dont ils ont fait l'objet. Actuellement, ces ex-fleurons de l'industrie locale sont transformés en SPA, arrivant difficilement à avoir des marchés nationaux, à cause de la concurrence des produits importés. Il a fallu que le pays s'ouvre au capitalisme pour voir les fameuses paires de chaussures estampillées «Emac Akbou», produites par l'ex-Sonipec, chaussées de moins en moins, à cause de l'importation des chaussures. Autrement, cette société engrangeait de bons profits à l'époque de l'Algérie «socialiste». Actuellement, la SPA Mac-Soum doit compter sur la «générosité» de quelques organismes de l'Etat, qui lui octroient des marchés de temps à autres, histoire de la «maintenir en vie». D'autres sociétés du secteur public n'ont pas connu la «chance» de Mac-Soum car elles étaient tout simplement dissoutes. En conclusion, malgré quelques obstacles qui se dressent, la wilaya de Béjaïa s'affirme en tant que pôle industriel important sur l'échiquier national, avec un potentiel non négligeable, pour peu que la volonté et les moyens suivent.