Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a appelé dimanche soir les réfugiés palestiniens à s'inspirer du «mouvement révolutionnaire arabe» et à marcher sur les territoires palestiniens. Dans un discours prononcé devant des milliers de personnes regroupées dans un terrain vague de la banlieue de Tripoli à l'occasion de la fête du «Mawled» célébrant la naissance du prophète Mohamed, le dirigent de la Libye a déclaré que «dans ce contexte de mouvement révolutionnaire arabe populaire, les réfugiés palestiniens doivent marcher sur la Palestine, avec femmes et enfants». Ce n'est pas un appel à la guerre a-t-il dit, appelant les réfugiés palestiniens au Liban, en Syrie, en Jordanie ou encore en Libye et ailleurs à se diriger vers les frontières palestiniennes «avec des rameaux d'olive à la main, en signe de paix». En cas de refus de l'Etat sioniste de les laisser passer les frontières, le colonel leur propose de camper aux frontières. «Il faut créer un problème pour que le monde bouge», a-t-il suggéré. Le leader libyen n'a pas raté l'occasion de fustiger les pays musulmans et arabes ayant des relations avec Israël. Il les a qualifié de «vendus», «mécréantsé» et de «lâches». Des écrits sur des banderoles déployées par des partisans font les éloges du colonel. Par contre, des groupes sur des sites communautaires sur la toile qui réunissent quelques centaines de membres, ont lancé depuis quelques jours un appel à manifester le 17 février en Libye sous le slogan «journée de la colère», pour commémorer la mort d'au moins onze manifestants à Benghazi (nord-est) le 17 février 2006. Une initiative rejetée par des représentants des familles des morts de Benghazi qui refusent «aux traîtres et aux vendus de se servir du sang» de leurs fils. Au moins onze personnes avaient été tuées et 69 blessées dans les heurts qui avaient opposé le 17 février 2006 les forces de l'ordre libyennes à des manifestants qui avaient attaqué le consulat d'Italie, pour protester contre la publication de caricatures du prophète Mohamed.