Dans une nouvelle sortie médiatique, le leader libyen, Mouammar Kadhafi, qui s'est attelé à louer la politique “sage” de Barack Obama et à appeler le monde à l'aider, n'a pas manqué d'afficher sa peur de voir le président américain “se faire assassiner par les Israéliens”. À l'occasion de la cérémonie de commémoration des bombardements américains du 15 avril 1986 sur Tripoli et Benghazi, qui avaient faits 41 morts, dont une fille adoptive du colonel Kadhafi, ce dernier a prononcé un discours dans lequel il s'est attardé sur la politique du président américain. Le leader libyen surprend tout son monde en affirmant qu'il avait “peur qu'Obama soit assassiné par les Israéliens en particulier”. “Nous prions pour lui parce qu'il est notre fils, le fils de l'Afrique”, a-t-il dit en faisant allusion aux origines africaines du président américain. Sur sa lancée, Kadhafi appelle le monde à appuyer la politique “sage” du président américain Barack Obama en faveur de la paix et pour un monde sans armes nucléaires. “J'appelle tout le monde à donner du temps à Obama et à appuyer sa politique, tant que son programme est pacifique”, a-t-il notamment déclaré. Dans le même ordre d'idées, il ajoute : “Nous avons confiance en notre fils Baraka (chance, en arabe) Obama, et s'il poursuit sa politique sage et pacifique, nous allons l'aider et l'appuyer pour qu'il réussisse.” Revenant sur le conflit israélo-palestinien, Mouammar Kadhafi demande à Washington de changer de politique envers les Palestiniens pour gagner l'appuie du monde arabe, estimant que “les Arabes détestaient les Etats-Unis” en raison de leur “parti pris” envers Israël. Selon lui, Barack Obama “doit abandonner la solution naïve” de création de deux Etats indépendants israélien et palestinien au cœur des efforts de paix de la communauté internationale pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Il argumente en estimant que “cette solution n'avait aucune chance d'aboutir”, préconisant la création d'un seul Etat démocratique pour les Palestiniens et Israéliens, une idée qu'il avait déjà présentée en septembre dernier devant l'assemblée générale de l'ONU. Le chef de l'Etat libyen souligne que la création d'un tel Etat est “conditionnée” par le retour des réfugiés palestiniens et le démantèlement, selon lui, de l'arsenal nucléaire israélien. Quant aux relations américano-libyennes, Kadhafi assure que son pays n'avait plus aucun “contentieux” avec Washington, après des dizaines d'années de crise. Rompues en 1981, les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Libye avaient été rétablies en 2004, après l'annonce par Mouammar Kadhafi que son pays renonçait à acquérir des armes de destruction massive. En 2006, la Libye avait été retirée de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme et les deux pays avaient nommé des ambassadeurs. Depuis, plusieurs sociétés américaines ont remporté des contrats de prospection et de production d'hydrocarbures en Libye.