Les résultats de l'élection présidentielle en Ouganda, qui a vu la large victoire dès le premier tour du chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, ont été rejetés par les candidats de l'opposition ougandaise. Le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été largement réélu vendredi pour un mandat de cinq ans avec 68,38% des suffrages, face à son principal rival et leader de l'opposition Kizza Besigye (26,01%), selon les résultats proclamés dimanche par la commission électorale. Besigye a été le premier a rejeter catégoriquement ces résultats et a annoncé son intention de lancer des consultations «pour déterminer comment mettre fin au gouvernement illégitime qui pourrait être installé». Pour sa part, Olara Otunnu, président de l'UPC (Congrès du peuple ougandais) et ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, a «complètement rejeté» le scrutin. «Ils peuvent annoncer tous les résultats qu'ils veulent, cela ne fait aucune différence pour nous», a déclaré à la presse Otunnu, crédité de 1,6% des voix, et qui n'est même pas allé voter vendredi. Candidat indépendant de l'opposition, Samuel Lubega, arrivé en dernière position avec moins de 1% des votes, a lui aussi rejeté l'élection, qu'il a qualifiée de «parodie». «C'était une perte de temps pour le peuple», a-t-il estimé, attribuant la large victoire de Museveni à «une tricherie et une intimidation massives». Otunnu et Lubega ont annoncé leur intention de lancer une «initiative conjointe» pour contester les résultats. Le régime et la police en particulier ont clairement mis en garde l'opposition contre toute manifestation de rue.