Les projets de partenariat algéro-français dans divers domaines sont «bien avancés» et leur concrétisation prochaine permettrait la création de plus de 20 000 emplois, ont affirmé hier à Alger le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, et l'envoyé spécial français, Jean-Pierre Raffarin. M. Benmeradi a fait état d'une contre-proposition algérienne sur la production de 100 000 véhicules de gammes variées, et d'une liste de 50 entreprises de sous-traitance algérienne qui peuvent être intégrées au projet de Renault. «Les discussions autour des projets de partenariat algéro-français dans les secteurs de l'énergie, de l'automobile, des matériaux de construction et de l'industrie pharmaceutique avancent bien et beaucoup de difficultés ont été aplanies», ont souligné MM. Benmeradi et Raffarin, lors d'un point de presse commun à l'issue d'une séance de travail regroupant des opérateurs économiques des deux pays. «L'aboutissement de ces discussions permettrait la création de plus de 20 000 emplois directs et indirects», ont-ils précisé. Parmi les projets en négociation entre les deux parties, on peut citer les dossiers Renault, Total et Lafarge. Les négociations bilatérales dans les dossiers de Renault, Total et Lafarge ont avancé et sont à «mi-chemin» d'accords, a indiqué l'envoyé spécial français. Pour le projet pétrochimique de Total avec Sonatrach, il y a eu la participation dans la rencontre d'hier du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Il s'agit, selon le hôte de l'Algérie, «d'une véritable filière de pétrochimie et d'éthylène, il y a là de grands projets stratégiques». Ce projet, d'une valeur de 5 milliards d'euros, «ne pouvait pas se décider au cours d'une (seule) réunion entre des représentants», a rappelé de son côté M. Benmeradi. Parmi les points soulevés quant à la réalisation de ce complexe, figure la question de la répartition du capital entre les différents opérateurs, dont Sonatrach, qui devrait contrôler 51%. Les investissements du groupe Lafarge ont été évoqués. Il s'agit de «sujets plus urgents où il est question de l'emploi à plus court terme pour ce qui est par exemple de Lafarge avec son partenaire Gica (Groupe industriel des ciments d'Algérie, public)», signale-t-il, en soulignant que les discussions sont «en cours d'avancement». Concernant l'implantation de Renault en Algérie, le ministre algérien de l'Industrie a précisé en ces termes : «Un projet dont on parle depuis 40 ans» et «les discussions avancent très bien». En visite depuis dimanche à Alger, M. Raffarin a été reçu hier par le président Abdelaziz Bouteflika. L'audience s'est déroulée à la résidence d'Etat El Mufti, en présence de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et de Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de l'Investissement. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia devait également tenir une séance de travail suivie d'un dîner avec l'envoyé spécial de Nicolas Sarkozy.