C'est désormais presque un acquis. La gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation nationale ne sera plus le monopole de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Sur instruction du président de la République, une commission nationale qui va prendre en charge la gestion de ce dossier sera installée le 28 février, avons-nous appris auprès du chargé de la communication de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), Messaoud Amraoui. «Le ministère de l'Education nationale nous a adressé une convocation pour le 28 du mois en cours en vue de la constitution de cette commission», a déclaré notre interlocuteur. Selon lui, celle-ci, qui se chargera désormais de la gestion des fonds des œuvres sociales, sera constituée de représentants des ministères du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ainsi que de ceux de l'Education nationale. Les syndicats autonomes agréés seront représentés, selon la même voix, par 3 membres chacun. Pour Messaoud Amraoui, «la première réunion de cette commission doit aboutir à des décisions conformes aux libertés syndicales consacrées par la Constitution». Elle doit être «totalement indépendante», estime encore notre interlocuteur, et les syndicats autonomes devront, selon lui, avoir droit de regard sur son travail et la possibilité de la contrôler, tout en ayant la latitude de lui proposer des programmes projets de lois qui sauvegarderaient les intérêts des travailleurs du secteur. «Nous avons le droit d'évaluer son travail», a-t-il par ailleurs ajouté. Le Cnapest qui a, rappelons-le, appelé à une grève générale le 2 mars, confirme de son côté l'invitation par le biais de son chargé de communication Messaoud Boudiba. «Le SG du ministère nous a invités à cette réunion dimanche passé au cours de la réunion que nous avons tenue avec lui», expliquera Messaoud Boudiba, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Les syndicats exigent «un droit de regard» sur le travail de la commission «Ce sera une réunion pour l'installation de cette commission à laquelle prendront part 6 ou 7 syndicats autonomes agréés», a-t-il encore ajouté, avant d'expliquer que le Cnapest n'est pas intéressé par la gestion des fonds des œuvres sociales. «Ce que nous demandons, c'est d'avoir droit de regard sur le travail de la commission», a expliqué notre interlocuteur, rappelant que le Cnapest a fait des propositions dans ce sens à la tutelle via un rapport achevé le 13 janvier 2010, conformément aux instructions du ministère qui s'est pourtant engagé lors de la réunion avec les syndicats autonomes le 23 novembre 2009 à annuler la décision 94-158 qui attribue la gestion des œuvres sociales exclusivement à l'UGTA, «promesse jusque-là non tenue». «Nous irons à la réunion malgré tout», dira encore Boudiba, «pour réitérer les mêmes propositions, à savoir notamment une commission indépendante dont les membres seront élus par la base». Le SNTE a, pour sa part, dans une missive au président de la République, souhaité que le chef de l'Etat annonce à l'occasion du 24 février «la nationalisation des œuvres sociales du secteur de l'éducation et leur libération de la corruption et de leur confiscation par un seul syndicat». Les syndicats autonomes ont de tout temps critiqué l'UGTA pour sa gestion opaque de ce dossier, l'accusant de corruption. Les fonds des œuvres sociales qui représentent 3% de la masse salariale sont gérés exclusivement depuis 17 ans par l'UGTA sur décision ministérielle. Leur montant a atteint pour l'exercice 2010, 13,74 milliards de dinars.