«Nous nous sommes engagés à faire toute la lumière sur l'agression commise par des policiers à l'endroit des étudiants qui ont manifesté en ce début de semaine devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur», a indiqué hier le commissaire principal Boudalia, en charge de la communication au sein de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn). Lors d'une visite guidée effectuée hier dans les sièges des unités républicaines relevant de la Dgsn et implantés dans les localités de Boudouaou, Kouba et Bachdjerrah, le même officier supérieur de la police mettra l'accent, d'entrée, sur le fait que «le général major Abdelghani Hamel, aussitôt alerté sur le cas des étudiants violemment malmenés par des policiers, a décidé de l'ouverture d'une enquête qu'il a confiée au chef de la sûreté de la wilaya d'Alger», a-t-il déclaré aux journalistes, nombreux à l'interpeller sur le sujet. Et de poursuivre en insistant sur la détermination de la Dgsn «à punir sévèrement les éléments dont la responsabilité dans le traitement violent réservé aux étudiants sera démontrée dans les conclusions d'une enquête qui est toujours en cours». Le commissaire principal Boudalia n'exclut pas, en outre, la possibilité de voir les éléments de la Dgsn, qui ont tabassé des étudiants venus crier leur ras-le-bol devant le siège de leur tutelle, faire l'objet de poursuites judiciaires devant les juridictions compétentes. Ceci pour la simple et bonne raison, argue-t-il, que ces éléments en question ont fait fi d'une instruction interne décrétée par le directeur général de la Sûreté nationale lui-même et selon laquelle l'usage des «moyens conventionnels» (matraque et gaz lacrymogène) pour réprimer des manifestants qui protestent ces jours-ci en des lieux publics est strictement interdit. Abdelghani Hamel interdit le recours à la violence De l'avis du même responsable de la Dgsn, cette même instruction a été également valable pour les éléments des brigades antiémeutes qui ont été mobilisées pour empêcher les marches non autorisées auxquelles la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a appelé pour leur organisation à Alger en date des 12 et 19 février. «Nous savons que ces marches n'étaient pas autorisées et notre intervention pour faire valoir cette interdiction s'est beaucoup plus basée sur le renforcement des effectifs dans le but de mieux encadrer les manifestants sans pour autant faire usage de la violence», a-t-il soutenu. M. Boudalia en veut pour preuve le fait que durant la dernière marche du 19 février à Alger, quelque 13 unités républicaines de la police (chacune des unités comprend entre 80 à 90 éléments) ont été mobilisées pour empêcher cette marche sans qu'il y ait de confrontation. «Durant la marche du 19 février, il n'y a eu ni usage de gaz lacrymogène ni aucune autre forme de répression des manifestants», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «Notre action est soumise aux lois de la République, au respect des libertés individuelles et des droits de l'homme.» D'ailleurs, lors de la visite hier des sièges des unités républicaines de la police, qui ont, entre autres, pour mission le maintien de l'ordre public, notamment lors des manifestations, les officiers dirigeants de ces unités ont tous mis l'accent sur le fait que les effectifs de police enrôlés en des brigades antiémeutes font l'objet d'une formation ininterrompue au sujet du respect des droits de l'homme qu'ils sont tenus de faire valoir au courant de leur intervention visant le maintien de l'ordre.