Photo : Sahel Par Amel Bouakba La répression et la violence policières à l'encontre des étudiants des grandes écoles qui manifestaient lundi dernier devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne resteront pas impunies. C'est ce qu'a affirmé hier la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), par la voix de son directeur de la communication, le commissaire principal Djilali Boudalia, en marge d'une visite organisée par la DGSN pour la presse nationale dans trois écoles de police à Alger. Selon Djilali Boudalia, «des sanctions sévères seront prises contre les policiers qui ont tabassé deux étudiants qui protestaient avec d'autres étudiants devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur». Il a expliqué qu'une enquête a été ouverte sur la responsabilité de ces graves dépassements de policiers, ajoutant que «le haut commandement de la DGSN a été informé des faits et c'est le chef de Sûreté de la wilaya d'Alger qui prend en charge cette affaire». M. Boudalia, qui a tenu à préciser qu'«aucune instruction n'a été donnée aux policiers pour faire usage de la force lors de l'intervention», a assuré que «les auteurs de ces actes seront traduits devant la justice si les faits sont avérés». «L'enquête est toujours en cours et il faut attendre que tous les éléments soient étudiés pour connaître l'issue de cette affaire», a-t-il souligné. Pour rappel, les étudiants des grandes écoles d'ingénieurs et des universités, qui observent depuis le 17 février dernier des sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Ben Aknoun, Alger, ont été matraqués et réprimés par des agents des forces de l'ordre. Ils réclament l'abrogation du très controversé décret 10-315 du 13 décembre 2010 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime des rémunérations des fonctionnaires. Ce décret, selon les étudiants, dévalorise les diplômes des ingénieurs d'Etat. Les futurs ingénieurs des différentes universités et des huit grandes écoles (ENP, ESI, ENSA, EPAU, ENSSMAL, ENSSEA, ENSH et l'ENSTP) dénoncent ce qu'ils qualifient de décret de «la honte». Un texte fortement contesté par les étudiants du système classique (ingéniorat, magistère et doctorat), qui s'estiment «dévalorisés comparativement à ceux inscrits dans le système LMD [licence-master-doctorat]».