Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia a, dans une déclaration faite hier au «Temps d'Algérie», indiqué qu'«entre 300 et 400 ressortissants algériens en Libye ont été rapatriés (...) Aujourd'hui même (hier, ndlr), un avion a été affrété pour ramener d'autres compatriotes». Le ministre a évoqué les travailleurs de la compagnie nationale pétrolière Sonatrach en poste en Libye, en rassurant que «leur vie n'est pas menacée», et qu' «ils sont sur place pour protéger les biens de la société». Les travailleurs de Sonatrach seront-ils rapatriés ? «C'est à Sonatrach en concertation avec ses travailleurs de décider du rapatriement ou non», répond le ministre. Dahou Ould Kablia refuse, par ailleurs, de faire un commentaire sur la tentative de marche de samedi dernier à laquelle a appelé une aile de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), précisant que «la presse en a déjà parlé». Dahou Ould Kablia nous dira que «les algériens se trouvant actuellement à Benghazi ne sont pas menacés, la ville libyenne se trouvant, note-t-on, entre les mains des opposants. Il est à rappeler d'autre part que l'Algérie avait démenti les rumeurs colportées par certaines chaînes de télévision satellitaires selon lesquelles le pays transportait par avion des mercenaires vers la Libye, rappelant que l'Algérie refuse, comme le lui dictent ses principes, de s'ingérer dans les affaires internes des autres pays. L'Algérie a démenti d'autres rumeurs selon lesquelles des mercenaires touaregs d'origine algérienne participent à la répression de la révolte en Libye, annonçant son soutien au peuple libyen. Les rumeurs en question ne devraient pas être prises au sérieux quand on sait que les touareg algériens ont eux-mêmes été victimes du régime de Mouammar El Kadhafi qui, dans un passé récent, a tenté de morceler une partie du territoire algérien au nom de la création d'un «Etat touareg», comme il a tenté de saboter l'accord d'Alger conclu entre le gouvernement et les touareg maliens. Certains agissements du leader très contesté de Libye ne favorisaient pas la lutte antiterroriste dans la région du Sahel, selon des observateurs de la scène sécuritaire. Le côté imprévisible et inattendu de Mouammar El Kadhafi ne pouvait pas garantir une coordination efficace dans cette lutte, explique-t-on. Des milliers de morts et de blessés sont enregistrés depuis le soulèvement populaire en Libye, qui termine sa deuxième semaine. Le leader libyen qui fait face à la contestation qui gagne la majorité des villes libyennes et à la pression internationale refuse de céder ses pouvoirs, même après le massacre perpétré contre son peuple. L'ONU a clairement annoncé qu'il pourrait être amené à comparaître devant le tribunal criminel de La Haye.