Des dizaines de travailleurs du secteur de l'éducation ont tenu, hier matin, un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Ils réclament une fois de plus le paiement des arriérés des salaires, rappels et autres indemnités sans vérification du trésorier. Selon des syndicalistes rencontrés sur les lieux, sur un effectif de plus de 20 000 travailleurs de l'éducation que compte la wilaya de Tizi Ouzou, plus de 4000 situations financières demeurent non réglées par la direction de l'éducation. Les protestataires pointent un doigt accusateur vers le trésorier de la wilaya auquel ils reprochent d'être derrière ce blocage, depuis presque une dizaine d'années maintenant. Ils exigent d'ailleurs son départ. «On ne comprend pas l'acharnement du trésorier et celui de son second fondé de pouvoir, responsable de la cellule éducation, à vouloir contrôler de nouveau des situations déjà visées par l'instance de contrôle, alors que ses collèges des autres wilayas du pays se contentent de vérifier la balance comptable à l'effet de traiter avec célérité les salaires et indemnités des fonctionnaires», regrettent les syndicalistes. Les protestataires indiquent aussi qu'ils ne demandent pas d'augmentation de salaires, mais la régularisation de leurs arriérés qui datent du début des années 2000. «On a l'impression que la direction de l'éducation veut gagner du temps pour nous faire oublier nos revendications, mais nous ne baisserons jamais les bras. C'est une question de principe», fulmine un travailleur. Néanmoins, le Sete/UGTA de la wilaya de Tizi Ouzou déplore l'instruction du directeur de l'éducation adressée récemment à tous les chefs d'établissement pour effectuer des retenues sur salaire et supprimer la prime de rendement pour les femmes qui s'absentent lors de la journée du 8 mars. Une décision qualifiée d'atteinte aux droits des femmes travailleuses et de grave dérapage par les protestataires. Le Sete/UGTA, dans une déclaration rendue publique, réclame l'institutionnalisation de la journée du 8 mars comme journée chômée et payée pour toutes les travailleuses.