Hassan Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, évoque dans cet entretien l'impact de l'introduction de sa compagnie à la Bourse d'Alger, qu'il qualifie globalement de positif aussi bien en termes de notoriété où de croissance du volume d'activité. Le chiffre d'affaires a augmenté de 25% pour ce premier trimestre 2011. Le patron d'Alliance Assurances a également dévoilé ses attentes pour cette année 2011, dont la plus importante porte sur la réalisation d'un chiffre d'affaires dépassant les 4 milliards de dinars. Il préconise aussi que les compagnies d'assurances doivent faire appel à une stratégie de communication plus offensive à l'endroit de leur clientèle. Le Temps d'Algérie : L'opération d'entrée en Bourse d'Alliance Assurances a été saluée par la communauté d'affaires algérienne et les autorités publiques. Peut-on d'ores et déjà connaître son impact sur la compagnie ? Hassan Khelifati : L'introduction en Bourse est historique et comme vous l'avez si bien dit, c'est en effet une opération qui a été saluée par la communauté d'affaires. Pour ce qui est de son impact, il est vrai que l'introduction en Bourse a augmenté de la notoriété d'Alliance Assurances dans le sens où notre entreprise a été placée au milieu d'une campagne de communication intense. Du coup, nous sommes aujourd'hui assez connus. Par ailleurs, nous sommes dans l'achèvement d'un nouveau système de communication qui a pour objectif de maintenir un état d'information régulier sur le marché et les actionnaires. Autre impact de notre introduction en Bourse, il s'agit de la progression du chiffre d'affaires qui a augmenté de 20% durant le premier trimestre 2011 par rapport à la même période 2010. Aussi, depuis notre introduction à la Bourse d'Alger, il se trouve que nous sommes très respectés et souvent sollicités pour nos services. Quelle est la position actuelle d'Alliance Assurances sur le marché domestique ? Peut-on connaître votre chiffre d'affaires de 2010 et le taux de croissance de votre activité ? Notre position sur le marché est confortable. Alliance Assurances est classée deuxième compagnie d'assurance privée en Algérie et nous occupons la 7e place au niveau national, tous secteurs confondus. Nous représentons, en outre, environ 4,5% du marché des assurances en Algérie. S'agissant de la croissance de notre activité, celle-ci a connu une augmentation de 25% entre 2009 et 2010. L'année passée, nous avons atteint 97% de notre objectif lié au chiffre d'affaires, représentant un montant de 3,4 milliards de dinars au lieu de 3,5 milliards de dinars prévus initialement. Quelles sont vos prévisions en matière de développement pour l'année 2011 ? Comptez-vous élargir le réseau et recruter de nouveaux diplômés ? Quels sont vos besoins en la matière ? En termes de prévisions projetées pour cette année 2011, nous comptons augmenter notre chiffre d'affaires pour atteindre le montant de 4,2 milliards de dinars, soit une progression de 23% du chiffre d'affaires réalisé en 2010. Nous prévoyons aussi d'élargir notre réseau d'agences par l'ouverture d'une trentaine d'unités à travers le territoire national et qui seront opérationnelles avant la fin de l'année. En termes de recrutement, nous envisagerons de recruter quelque 150 collaborateurs et, dans ce cadre, nous exigeons que 90% parmi ces nouvelles recrues soient des diplômés universitaires. La quasi-majorité de l'effectif que nous comptons recruter en 2011 sera affectée à l'activité assurance dommage. Fut-il juste de préciser qu'en matière d'augmentation de notre effectif, Alliance Assurances se lance dans une campagne massive de recrutement s'étalant jusqu'à 2012. Vous avez l'intention de procéder prochainement au lancement d'un nouveau produit qui est «l'assurance émeute». Pourriez-vous nous donner plus d'information au sujet de ce produit et les raisons qui ont amené Alliance Assurances à l'adopter ? Nous disposons d'un produit d'assurance qui est adressé au profit des Pme-Pmi. C'est ce même produit que nous venons d'étendre par le biais de la nouvelle formule «assurance émeutes» qui est, quant à elle, destinée aux professions libérales, les petits commerçants et les propriétaires de magasins. Ce nouveau produit est actuellement en attente de visa de la part du ministère des Finances. Nous pensons obtenir cette autorisation incessamment, vu que le processus est si bien engagé avec la tutelle. Pour ce qui est des motifs qui ont amené Alliance Assurances à procéder au lancement de ce produit, il s'agit simplement d'une demande émanant de notre clientèle que nous jugeons importante à satisfaire. Malgré la progression constante du marché algérien de l'assurance, certains observateurs et spécialistes soulignent la faible pénétration de certains produits, tels que l'assurance vie et l'assurance catastrophe naturelle. Quelles sont les raisons, selon vous ? S'agit-il de l'absence de la culture d'assurance qui n'est pas encore assez répandue au sein de la société algérienne ? Il est vrai que cette culture d'assurance revient souvent au-devant de la scène, sauf que le vrai problème se situe au niveau de l'offre des compagnies d'assurance qui, dans la majorité des cas, n'est pas adapté aux besoins. Il ne faut pas perdre de vue le fait que le secteur des assurances a été géré d'une manière administrative pendant une trentaine d'années. Ce qui a amené beaucoup de citoyens à perdre le réflexe des assurances. Pour parer cette situation, il est impératif que les compagnies d'assurance puissent adapter leur offre en fonction du besoin de leur clientèle. Il est aussi important pour les assureurs de faire sienne une stratégie de communication plus agressive.