Trois manifestants chiites ont été blessés, jeudi 10 mars, dans l'est de l'Arabie saoudite par des tirs de la police, qui tentait de disperser un rassemblement. Les autorités saoudiennes ont rappelé à plusieurs reprises ces derniers jours que les manifestations étaient interdites dans le royaume et que la police était autorisée à intervenir pour faire respecter la loi. Ces incidents surviennent à la veille d'un appel à manifester lancé sur Facebook. Les tirs sont intervenus alors qu'entre six cents et huit cents personnes, dont des femmes, manifestaient à Al-Qatif pour demander la libération de neuf détenus chiites. L'appel lancé pour hier réclame que «le dirigeant et les membres du Majlis Choura (conseil consultatif nommé) soient élus», «la libération des détenus politiques» et «la liberté d'expression et de rassemblement» dans le royaume. A Ryad, la situation était normale jeudi soir, mais les patrouilles de police étaient plus nombreuses que d'habitude, selon des habitants. A la suite d'appels lancés sur Facebook, quelques centaines de personnes avaient déjà manifesté la semaine dernière dans l'Est, où se concentrent les chiites. A Washington, le conseiller adjoint pour la sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes, a déclaré que les Etats-Unis surveillaient de près les développements en Arabie saoudite, l'un de ses principaux alliés au Moyen-Orient, et défendaient les «valeurs universelles» comme le droit à manifester. Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud El Fayçal, avait affirmé à la presse mercredi le «refus de toute ingérence dans les affaires intérieures» de son pays. «La réforme ne peut se faire par les manifestations», avait-il dit, ajoutant que «le dialogue» était le meilleur moyen pour les citoyens de faire entendre leurs voix.