Les autorités saoudiennes ont rappelé, hier, que les manifestations étaient interdites dans le royaume et que la police était autorisée à intervenir pour faire respecter la loi, selon la télévision officielle. Ce rappel émanant du ministère de l'Intérieur intervient alors que des petites manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans le royaume, gouverné par une dynastie conservatrice sunnite. Un appel circule également sur Facebook pour une «Journée de colère» le 11 mars en Arabie saoudite, et un autre pour une «Révolution saoudienne» le 20 mars. «Les lois du royaume interdisent de façon catégorique toutes les formes de manifestations, de marches ou de sit-in, dans la mesure où elles sont contraire aux principes de la charia et aux traditions de la société saoudienne», a rappelé le ministère de l'intérieur cité par l'agence officielle SPA et la télévision. Le communiqué rappelle que la police est autorisée «à prendre toutes les mesures nécessaires contre ceux qui enfreignent la loi». Vendredi, quelques centaines de personnes ont manifesté dans la ville d'al-Houfouf, dans l'est du pays, une région riche en pétrole et où vit une forte communauté chiite, pour réclamer la libération d'un prédicateur chiite, cheikh Toufic al-Aamer. Une manifestation similaire s'est également déroulée dans la ville d'al-Qatif avant d'être dispersée sans incident par la police, selon des témoins. La veille, 22 manifestants qui réclamaient la libération de neuf détenus avaient été arrêtées dans cette ville. Cheikh al-Aamer a été arrêté le 27 février «après avoir appelé à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle» dans le royaume, selon le site Rassid, spécialisé dans les informations sur les chiites saoudiens. Les chiites, qui constituent environ 10% de la population saoudienne, se sentent marginalisés dans un pays régi par le wahhabisme, une doctrine rigoriste sunnite. La province orientale est frontalière de Bahreïn, petit royaume secoué par des troubles depuis le 14 février et où l'opposition dominée par les chiites réclame des réformes politiques à la dynastie sunnite des Al-Khalifa. A Riyadh, au moins trois personnes ont été arrêtées vendredi après avoir répété des slogans hostiles à la monarchie à la sortie d'une mosquée, selon des témoins.