L'opposant Mahamadou Issoufou a été élu ce lundi président de la République du Niger, devant son rival, et héritier de l'ex-président Tandja, Seïni Oumarou avec un taux de 57,95% des voix contre 42,05%. Le nouveau président, longtemps dans l'opposition, incarne l'espoir d'une sortie de crise au Niger, née d'un coup d'Etat militaire en février 2010. Issoufou, 59 ans, a largement remporté l'élection présidentielle au Niger : après un an de junte militaire, ce civil sera le nouvel homme fort de ce pays parmi les plus pauvres du monde. Pour sa cinquième candidature, Issoufou, chantre de la «renaissance» du Niger, a obtenu quelque 1,8 million de voix, selon le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), lors d'une cérémonie à Niamey. Les deux finalistes avaient des profils radicalement différents : le vainqueur a été l'éternel adversaire de l'ex-président déchu, Mamadou Tandja, alors que son rival malheureux est l'«héritier» autoproclamé du chef de l'Etat déchu, dont il fut Premier ministre comme Hama Amadou. Dans sa première déclaration à la presse, à son domicile, Mamadou Issoufou a «remercié» les Nigériens de l'avoir «désigné» pour cinq ans pour les servir. Le «peuple nigérien a arbitré avec beaucoup de sagesse dans le calme, dans la transparence, en faisant preuve d'une grande maturité politique, d'un sens élevé des responsabilités», a-t-il dit, vêtu d'un grand boubou blanc et coiffé d'un bonnet traditionnel rouge. Entouré d'un important service de sécurité et de militants, il a également «salué et remercié» la junte pour son «doigté» et sa «responsabilité».