Ce n'est plus qu'une question de jours, une dizaine, pour que l'eau arrive chez les habitants de Tamanrasset. «Le rêve cher de la population est enfin réalisé», dira Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, lors d'une visite effectuée hier pour la mise en service du projet de transfert d'eau In Salah-Tamanrasset. Cette mise en service vient couronner plusieurs années de travail et de persévérance fournis par de jeunes ingénieurs algériens en collaboration avec des entreprises étrangères, pour soulager la population et mettre fin au récurrent problème de manque d'eau dans la région. Le véritable projet du siècle lancé par l'Algérie est devenu ainsi une réalité concrète. Les premières quantités d'eau se trouvent actuellement au niveau du réseau terminal. «Nous sommes dans la phase de traitement pour donner une eau nette à la population. Le taux de turbidité était à 400, il est descendu ce matin à 73. Dès qu'il atteindra 5%, nous pourrons envoyer l'eau dans les robinets. Ça va se faire dans une dizaine de jours», a expliqué le ministre, en soulignant qu'une opération parallèle de nettoiement et de rinçage des conduites est en cours. Elle est assurée par cinq équipes de l'ADE qui injectent de l'eau de javel nécessaire pour le traitement. «La population aura de l'eau tous les jours, 24 heures sur 24, de bonne qualité et avec une forte pression», a-t-il ajouté. Le projet prévoit la distribution de 50 000 m3 dans un premier temps avec la prévision d'atteindre 100 000 m3 dans six mois. Cette eau est destinée essentiellement à la consommation et à l'agriculture en deuxième lieu. «Les besoins actuels de la population sont estimés à 30 000 m3. Nous pouvons déjà orienter 20 000 m3 pour l'irrigation. Nous pouvons prévoir la couverture de la production des fruits et légumes sans aucun problème», a-t-il encore expliqué. Abdelmalek Sellal reconnaît la défaillance du réseau de l'eau potable de la wilaya de Tamanrasset, qui va occasionner «une perturbation de la distribution dans le lancement», a-t-il souligné. Cette situation est due au fait que ce réseau n'a pas été opérationnel par le passé vu que la population était alimentée trois heures en trois jours en moyenne. «Nous allons utiliser le réseau actuel en distribuant l'eau de façon progressive, histoire de tester son état. Les équipes de l'ADE ainsi que celles de Cosider sont à pied d'œuvre pour les travaux de raccordement du château d'eau vers toutes les canalisations. Elles sont là aussi pour intervenir dans la réparation et pour corriger les failles qui surviennent au fur et à mesure», a-t-il indiqué. La modernisation et l'extension du réseau AEP est inscrite dans le plan de développement actuel du secteur de l'actuel quinquennat. L'étude confiée à un bureau d'études étranger est en phase de finalisation. Les conclusions seront connues d'ici la fin de l'année en cours avec comme perspective de finaliser la réalisation d'ici la fin 2012. A propos du retard accusé dans le lancement des travaux de renouvellement du réseau AEP, le ministre impute cela à «la lenteur des procédures administratives, les retards dans le lancement des appels d'offres ainsi que la bureaucratie». La station de déminéralisation, située à In Salah, n'a toujours pas été réalisée. M. Sellal estime que cette station constitue une «mesure préventive» pour l'avenir. «Nous n'avons pas besoin de cette station tout de suite mais sa réalisation est toujours de mise», a-t-il précisé. Toujours dans le même contexte, le ministre annonce une nouvelle mesure préventive qui consiste en la réalisation d'un troisième champ captant comportant 28 forages en plus du premier forage finalisé, et du deuxième en cours de réalisation. Pour ce qui est du réseau d'assainissement, le ministre affirme que des solutions sont envisagées pour mettre un terme à cet épineux problème. La station d'épuration a été finalisée et sera opérationnelle avec l'arrivée de l'eau. Il est question également de refaire le réseau existant, qui, lui aussi, est défaillant.