Après les bureaux de poste, c'est au tour des banques algériennes de manquer d'argent liquide. Les clients qui se sont rendus ces derniers jours au niveau des agences bancaires à travers plusieurs wilayas du pays ont eu la surprise d'apprendre que l'argent liquide n'était pas suffisamment disponible et qu'il fallait introduire une demande la veille, notamment pour les montants importants. En effet, plusieurs clients ont fait part de cette situation, que ce soit à Alger, Oran ou Constantine. Le manque de liquidités ne concerne pas uniquement les bureaux d'Algérie Poste. Manque d'entrées financières, lutte contre les faux billets, hausse des salaires… les raisons ne manquent pas pour expliquer cette crise. Depuis plusieurs mois, les bureaux de poste sont confrontés au manque de liquidités. A chaque fin de mois, les détenteurs de comptes postaux passent des heures entières dans les files d'attente pour retirer leur argent. Pour certains clients, c'est inadmissible et inconcevable de ne pas pouvoir retirer son argent, surtout au niveau d'une agence bancaire, où le nombre de clients est moins important que dans les bureaux de poste. La Banque d'Algérie, qui imprime les billets, est désignée comme premier responsable. Les agents des caisses bancaires affirment de leur côté que les dépôts ne sont pas aussi importants, surtout avec les nouvelles mesures de lutte contre le blanchiment d'argent, obligeant les employés bancaires à demander l'origine de l'argent et des pièces justificatives. Du coup, des sommes importantes ne transitent pas par le circuit bancaire. D'autres estiment que le système de gestion des liquidités au niveau de la Banque centrale serait à l'origine de cette situation. Le système de centralisation de l'impression et de la distribution est mis en cause. La Banque centrale n'a pas su, selon des spécialistes, répondre aux nouvelles hausses des salaires. Elle ne dispose pas suffisamment de moyens matériels et humains pour recevoir, compter et remettre dans le circuit les billets de banque. Le manque de moyens de transport adaptés à cette activité est signalé également parmi les difficultés rencontrées par la Banque d'Algérie. Les capacités de stockage de l'argent ne sont pas également assez importantes. Les nouveaux systèmes de paiement accélérés ont induit, selon les spécialistes, une forte demande sur l'argent liquide dépassant les capacités matérielles de la Banque d'Algérie. Malgré la gravité de la situation, la Banque d'Algérie continue de garder le silence sur le problème du manque de liquidités dans les bureaux de poste et les agences bancaires, suscitant l'ire des usagers. Les désagréments induits par ce problème récurrent affectent particulièrement les petites bourses qui n'arrivent pas à retirer leur salaire. Certains usagers sont obligés de parcourir des kilomètres pour trouver l'argent. Parfois, ils rentrent bredouilles. Si le problème n'est pas sérieusement pris en charge par les instances concernés, il y a fort à parier que cette pénurie risque de persister.