Le manque de liquidité au niveau des établissements financiers se pose de plus en plus et se généralise à travers les quatre coins du pays. Ainsi, le problème qui se posait il y a quelques mois au niveau des agences postales uniquement, a fini par atteindre de nombreuses agences bancaires sans que des explications claires n'y soient fournies. Ainsi, au niveau de plusieurs wilayas du pays, des clients de banques font état de difficultés qu'ils rencontrent au niveau de leur banque pour procéder à des retraits à leur convenance et au temps voulu. Constamment, les préposés aux guichets répondent au demandeur que "l'argent n'est pas disponible" sans, pour autant, avancer les motifs nécessaires pour justifier cette pénurie. Devant cet état de fait, ce sont les "gros clients" qui sont beaucoup plus pénalisés. A l'image de chefs d'entreprises, d'entrepreneurs ou des commerçants qui ont du mal à gérer les imprévus que génèrent souvent ces pénuries. Auparavant, le problème se posait avec acuité au niveau des agences postales uniquement. Ainsi, dans plusieurs villes du pays, les clients d'Algérie Poste ont beaucoup de mal à retirer leurs salaires ou pensions. Le problème qui perdure s'est nettement aggravé avec la rentrée sociale. La situation cause des désagréments énormes aux clients d'Algérie Poste. Lorsque la pénurie s'est élargie aux établissements bancaires des interrogations se posent sur les mobiles d'une telle situation. Et les spécialistes de la question financière commencent d'ores et déjà à débattre des facteurs qui sont à l'origine de cette pénurie. Au-delà de l'indisponibilité des billets de banque, c'est le fonctionnement du système bancaire, dans son ensemble, qui est désormais sujet à des remises en cause. D'aucuns estiment, en effet, que le problème de manque de liquidité est dû, en premier lieu, à une gestion inefficiente de la masse monétaire nationale qui est estimée, actuellement, à quelque 1 500 milliards de dinars selon les chiffres fournis par la Banque d'Algérie. En tout cas, il est temps d'accélérer la restructuration du secteur bancaire qui est toujours considéré comme étant un facteur de premier ordre qui handicape les capacités de l'économie dans son ensemble. A l'orée de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et alors qu'elle cherche à attirer les investisseurs étrangers, l'Algérie doit, sans conteste, améliorer son système financier au moment où tous les constats convergent sur un état des lieux des moins prospères : La majorité des établissements financiers restent rigides et inefficaces, font toujours ressortir les différentes études et analyses du climat qui règnent au sein des banques publiques, qui, de surcroît, gèrent environ 90% des avoirs et prêts bancaires en Algérie. Par ailleurs, la conjoncture actuelle, marquée par la pénurie de l'argent cash au niveau des établissements financiers, a fini par se répercuter sur le marché de change parallèle. Au niveau des différentes places connues pour cette pratique, que ce soit au square Port Saïd dans la capitale, à Sétif ou à Tizi Ouzou, les habitués de ces "bourses informelles" ont signalé le manque de l'argent liquide en monnaie nationale ces derniers jours. Il faut dire que les marchés parallèles sont beaucoup plus convoités par les importateurs qui en font leur seule source d'approvisionnement en devises sachant qu'au niveau des banques publiques le change est toujours une illusion.