Une quarantaine de manifestants réclamant le départ du président Saleh ont été tués, et plus de deux cent autres blessés lors de tirs à Sanaâ, selon un bilan de sources médicales. Les forces de l'ordre ont commencé à tirer après la prière hebdomadaire, au moment où les manifestants tentaient de démanteler une barricade érigée pour bloquer la place principale de la capitale. Un journaliste de l'Agence France-Presse affirme que la police a même lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Des témoins ont rapporté quant à eux que des partisans du régime ont ouvert le feu depuis les toits des habitations proches, visant les milliers de manifestants rassemblés sur la place de l'Université, depuis le 21 février. «La plupart des blessés sont touchés par balle à la tête, au cou et à la poitrine», a déclaré un médecin. Les protestataires scandaient des slogans comme «le peuple veut la chute du régime», brandissant des cartons jaunes. Cette journée avait été surnommée «vendredi de l'avertissement» par un groupe de jeunes, dont une grande partie est au chômage. Malgré la violente répression des forces gouvernementales, les manifestants maintiennent qu'ils ne cesseront pas leur mouvement de contestation tant que le Président n'aura pas quitté le pouvoir. Dimanche, de violents affrontements sont survenus entre les autorités et les manifestants, faisant un mort à Aden et des dizaines de blessés à Sanaâ. Par ailleurs, dans la province de Taez, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs milliers de manifestants, et des partisans du gouvernement ont attaqué les protestataires avec des barres en fer, des bâtons et des couteaux, selon des témoins. «Des voyous - des membres des forces de sécurité en civil - nous ont attaqués», a déclaré un manifestant. Quelques heures plus tard, les manifestants de la province ont subi un nouvel assaut. Selon des sources médicales, quelque 80 d'entre eux ont été blessés, dont quatre par balles. De semblables attaques contre des manifestants de l'opposition ont eu lieu mercredi à Al-Hodeïda, ville portuaire dans le sud du Yémen, les affrontements faisant des centaines de blessés, selon des témoins.