Les forces de sécurité ont tiré hier à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes sur des milliers de manifestants à Deraa dans le sud de la Syrie, faisant un mort et plus de 100 blessés, a indiqué un militant des droits de l'Homme sur place. La troisième consécutive, cette nouvelle manifestation intervient alors qu'une délégation gouvernementale est arrivée à Deraa pour présenter les condoléances des autorités aux proches des victimes des précédentes manifestations, tuées par les forces de l'ordre. Quelques heures avant, les autorités syriennes ont annoncé la libération immédiate de 15 enfants dont l'arrestation a alimenté des manifestations à Deraa. L'identité et l'âge de ces enfants n'ont pas été précisés. Leur seul tort, avoir écrit sur des murs des slogans en faveur de la liberté, inspirés par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Par ailleurs, le régime de Damas a créé une commission d'enquête sur les violences meurtrières de vendredi dernier à Deraa. «Le ministère de l'Intérieur a formé une commission d'enquête sur les évènements regrettables qui ont eu lieu à Deraa», a indiqué l'agence Sanaa. «Des mesures adéquates vont être prises pour en sanctionner les responsables». Selon un militant des droits de l'homme sur place, quatre manifestants ont été tués par les forces de l'ordre. Toujours selon ses dires, «des centaines de manifestants ont été blessées. Beaucoup d'entre eux ont été enlevés par les services de sécurité de l'hôpital et emmenés vers une destination inconnue». «Les responsables des violences d'aujourd'hui auront des comptes à rendre. Les Etats-Unis défendent une série de droits universels, comme la liberté d'expression et de rassemblement. Nous croyons que tous les gouvernements, la Syrie comprise, doivent répondre aux aspirations légitimes des peuples», a-t-on précisé du côté de Washington lors de cette mise en garde franche.