Confronté à une contestation qui ne désemplit pas depuis la fin janvier 2011 et des démissions en cascade ces derniers jours, Ali Abdullah Saleh, le président yéménite, semble désormais condamné à quitter le pouvoir. Reste à préciser les conditions et la date de son départ. Ces derniers jours des médiations diverses tentent de résoudre la situation, pour l'instant toutes sont restées vaines. «Je pars seulement si tu pars.» Voilà ce qu'aurait confié Ali Abdullah Saleh au général Ali Mohsen Al Ahmar lors d'une réunion tenue, jeudi, à la résidence du vice-président yéménite. Une proposition refusée par le gradé. En début de semaine, celui-ci avait annoncé son ralliement aux jeunes de la révolution et n'est visiblement pas prêt à faire marche arrière comme l'avait proposé le président Saleh aux démissionnaires dans un discours télévisé mercredi. Avant la carte militaire, le président yéménite avait tenté de jouer la carte saoudienne en envoyant son ministre des Affaires étrangères, Abu Bakr Al Qirbi, en Arabie Saoudite le week-end dernier. Celui-ci est revenu les mains vides, Riyad ne semblant pas vouloir intervenir dans le dossier yéménite à ce stade de la contestation. D'après le site d'information Mareb Press, la situation serait à présent sous une médiation américaine qui proposerait un remplacement temporaire de Ali Abdullah Saleh par le vice-président yéménite et la formation d'un gouvernement d'union nationale de transition dans l'attente de la tenue de nouvelles élections présidentielles. Le président yéménite a officialisé la veille son offre d'un départ anticipé, mais l'opposition a réitéré son rejet et demandé qu'il cède immédiatement le pouvoir. La proposition de Saleh s'articule autour de quatre points : la formation d'un gouvernement d'unité nationale, l'élaboration d'une nouvelle loi électorale, la tenue d'un référendum sur la nouvelle Constitution, des législatives et la formation d'un gouvernement puis l'élection d'un président fin 2011 par le parlement.