Dans la journée d'hier, le jeune Abdelhak Sakhri menaçait de se jeter du haut de l'immeuble ou de servir d'une bonbonne de gaz. Au 5e jour, il est encore déterminé à mettre à exécution sa menace. De leur côté, les citoyens de son quartier et ceux de la cité Mahiedine et de Chaâba maintiennent la pression en fermant la route à l'aide d'objets hétéroclites. Jeudi dernier, la route Mohamed Zekkal menant de Belouizdad (salle Harcha) à El Madania a été coupée par des citoyens en signe de solidarité avec le jeune Sakhri Abdelhak. Un geste de désespoir entrepris à la suite de la démolition d'une construction illicite qu'il espérerait occuper en compagnie de sa femme et de son nourrisson. Depuis jeudi, jour de ce dramatique incident, la route menant à El Madania demeure fermée en dépit des diverses tentatives entreprises pour sa réouverture. «La route restera fermée tant que mon problème ne sera pas résolu» rage le jeune Abdelhak, qui exhibe les blessures par balles en caoutchouc qu'il a contractées lors des échauffourées succédant à la démolition de sa baraque. «Ma famille est disloquée suite à la démolition de ma demeure» s'est-il indigné du haut de l'immeuble où il est perché à côté d'une bonbonne de gaz qu'il menace de faire exploser. Il argumente la construction illicite en évoquant la précarité du F2 dans lequel il a vécu en compagnie de ses cinq frères dont quatre sont mariés et pères de famille. «Tous les dossiers que nous avons déposés à la mairie depuis 2003 sont resté lettre morte», affirment le jeune et ses frères qui n'hésitent pas à dénoncer «les attributions douteuses de logements par le maire». «Zoubida, la secrétaire du maire, a bénéficié d'un logement LSP alors que d'autres personnes sont prioritaires», lancent-ils. «Je suis déterminé à me suicider si mon problème n'est pas pris en charge par les autorités», affirme Abdelhak qui déplore le fait que sa famille soit prise en charge par des voisins. «Le wali délégué s'est déplacé à plusieurs reprises mais je ne vois rien arriver», fulmine le jeune qui campe au bord de son balcon. A l'intérieur du F2, l'exigüité et l'état des lieux sont révoltants et renseignent sur les raisons de la colère de Abdelhak et de ses frères. Dehors, les jeunes adolescents du quartier de même que ceux de la cité Mahiédine et de Chaâba qui ont exprimé leur solidarité persistent à maintenir la route fermée. Aux deux extrémités de la route, le dispositif des forces de sécurité garde l'immobilité «par peur d'exacerber la tension à laquelle sont en proie les jeunes. Affaire à suivre.