Un jeune habitant de la commune de Sidi M'hamed, à Alger, a menacé hier de se suicider. Motif ? La bicoque qu'il a construite il y a deux jours a été détruite dans la nuit de jeudi à vendredi sur ordre des autorités locales. Le jeune, qui s'est réveillé vendredi matin sous le choc, voyant toutes ses économies partir en fumée, n'a trouvé que cette extrême forme de violence pour protester. Armé d'un camping-gaz, ce jeune désespéré est monté sur une plateforme en saillie d'environ 50 centimètres et a menacé de faire exploser la bonbonne de gaz dans le cas où les agents de police tenteraient de l'arrêter. La scène est des plus lamentables. Ce jeune, marié, habite une petite pièce dans un immeuble en face de la salle Harcha. La pièce est dépourvue de la moindre norme d'hygiène. Elle est plantée sur le toit de l'immeuble où se trouve l'appartement familial. C'est le bâtiment également que ce jeune menace de faire exploser. «On est 5 frères, tous mariés. Nous partageons le même appartement que nos défunts parents nous ont légué. Soit nous nous suicidons, soit nous nous entretuons pour un appartement exigu», a déclaré son frère, avec un brin d'amertume. «Cela ne nous enchante pas de voir notre frère dans cette situation. Mais l'attitude des responsables de l'APC qui ne tiennent jamais leurs promesses nous pousse à faire n'importe quoi», ajoute-t-il. «Il y a quelques jours, je suis allé voir le secrétaire général de l'APC pour lui demander une autorisation. Il a refusé de me recevoir. Certains journaux ont même écrit que je l'ai agressé, alors que ce n'est pas le cas», a-t-il raconté. L'expression de son visage exprime un profond malaise. Dans son quartier, c'est la consternation. Ses voisins ainsi que des personnes venues des quartiers limitrophes lui ont manifesté leur solidarité, bloquant la route menant de la place du 1er Mai vers El Madania. Les policiers ne sont pas intervenus pour débloquer la route. Et aucun responsable n'est venu s'enquérir de la situation.