Le tissu industriel dans la wilaya de Tizi Ouzou a subi une véritable déconfiture. Le manque d'investissement et la fuite des investisseurs, les projets à l'arrêt, l'insécurité, l'os du foncier industriel etc, sont autant de facteurs qui ont généré un chômage qui ronge de larges couches de la société à telle enseigne qu'il est devenu un vrai phénomène de société aux conséquences parfois désastreuses. Ainsi, il est relevé que dans le cas des différentes zones industrielles et d'activités (14 au total) que compte la wilaya, et sur les 527 projets recensés, une centaine seulement est entrée en production, ce qui représente un taux de 18,97% du nombre global et 258 autres projets n'ont pas encore été lancés encore, soit un autre taux de 48,95%. Quand au nombre global des projets en production et en cours de réalisation, il est estimé à 269, soit un taux de 51%. 258 projets attendent leur lancement Pour la majorité des 258 projets, toutes activités industrielles confondues, qui n'ont pas connu un début de réalisation, c'est le manque de viabilisation indispensable à toute création d'activité qui est montrée du doigt. Cette viabilisation doit comprendre le raccordement au réseau d'électricité, à celui de l'alimentation en eau potable (AEP) ainsi que l'assainissement. Or, les investisseurs potentiels, censés acquérir des lots de terrains entièrement viabilisés, conformément aux cahiers des charges, se retrouvent dans des situations tout à fait contraires. Cette exigence n'est pas, en réalité, respectée par les organismes gestionnaires. On déplore cette situation alors que l'on avance qu'au niveau des APC, et dans le souci d'encourager l'investissement, les certificats de viabilité, document indispensable pour l'obtention du permis de construire, ont été délivrés. D'autres investisseurs réclament d'abord les viabilisations, comme stipulé dans les cahiers de charges, pour entamer les projets. De cette situation découle la difficulté de récupérer les terrains. Ajouter à cela d'autres contraintes et blocages d'ordre bureaucratique et bancaires. D'ailleurs on ajoute que depuis la promulgation de la nouvelle réglementation en matière de concession de terrains relevant du domaine privé de l'Etat, terrains destinés à la réalisation de projets d'investissement, notamment les ordonnances n°09-152 et 09 153 du 2 mai 2009, il n'y a pratiquement pas eu d'affectation de terrain par voie de concession. Les spécialistes dans le domaine estiment à ce titre que ceci pourrait s'expliquer en partie par la lenteur de la procédure pour la mise à la disposition des terrains en question au profit de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Anerif) pour les mettre en concession par voie d'adjudication aux enchères publiques, une entrave qui n'encourage pas l'investisseur. Des défis à relever Tant de défis restent à relever pour booster l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou et ainsi donner au secteur productif toute sa signification et permettre la création d'emplois synonymes de développement social et économique. Parmi ces défis, on cite l'assouplissement de la procédure de l'affectation de terrains au profit des investisseurs par voie de concession dans des délais raisonnables, de répondre positivement au programme de mise à niveau des zones comme proposé par les autorités locales au gouvernement (des fiches techniques ont été établies à cet effet par la commission de wilaya), la poursuite du processus de réhabilitation des zones industrielles et d'activités engagé par l'Etat. On préconnise également de faire apparaître sur les terrains les limites réelles de chaque zone pour éviter tout litige ou contentieux avec le voisinage immédiat à l'exemple des zones de Draâ Ben Khedda, Mekla et Fréha comme il s'agit aussi d'assainir véritablement ces zones sur tous les plans. A titre d'exemple, la zone de Tala Athmane qui est opérationnelle présente une partie non viabilisée avec en sus un litige avec les ex-propriétaires.