De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Si, de l'avis même du Premier ministre Ahmed Ouyahia lors de la présentation de la politique globale du gouvernement devant les députés, le secteur de l'industrie va mal dans les autres régions d'Algérie (où il n'aurait participé en 2009 qu'à environ 5% de la valeur ajoutée globale), sa situation est encore plus chaotique en Kabylie où il est presque absurde de parler de développement et d'investissement parce que le minimum des conditions de bonnes projections sont effacées de l'environnement des populations kabyles confinées dans la recherche des besoins basiques de sécurité et de survivance économique et sociale. L'industrie reste très faible à l'échelle du pays et est trop insignifiante en Kabylie qui perd d'année en année un peu de son frêle tissu industriel. Et les quelques sociétés économiques publiques comme l'Eniem et l'Enie, qui activent toujours, le font grâce à des syndicalistes conscients des enjeux qui touchent aux emplois sauvegardés et aux sacrifices des travailleurs. D'ailleurs, un plan spécial a été proposé et approuvé vers 2006 par le ministère de l'Intérieur pour l'ensemble des 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou à l'exception de celle du chef-lieu de wilaya dans une tentative, qui s'est avérée vaine, de sortir les localités de leur sous-développement endémique. Ça s'est plutôt dégradé depuis !Alors que beaucoup de secteurs sont dignes d'intérêt au plan industriel par l'encouragement de la petite et moyenne entreprise (PME), tels l'agriculture, l'artisanat, la pêche, les autorités locales et même des membres du gouvernement invoquent le manque d'assiettes foncières et la situation sécuritaire qui prévaut en Kabylie pour faire avaler la couleuvre aux investisseurs éventuels, aux entrepreneurs et à la jeunesse locale rongée par le chômage et les maux sociaux. Quant à la seule zone industrielle et aux 16 zones d'activité, d'une superficie totale de 427 hectares (des appellations qu'elles ne méritent d'ailleurs pas), elles souffrent de l'absence de viabilisation des lots, parfois sans eau, sans électricité ni gaz, sans assainissement ; certaines parties abritent même des activités qui n'ont rien à voir avec l'industrie et leurs abords sont transformés en décharges sauvages parmi des habitations. Il y a quelques mois, un intervenant dans le domaine avait avancé un taux plus que faible (un peu plus de 6%) de la prise de possession des lots attribués aux demandeurs issus de la wilaya de Tizi Ouzou. En plus du problème récurrent du foncier et de la propagation du terrorisme, les promoteurs ont maintes fois déploré les interminables procédures bureaucratiques, l'accès dur et compliqué aux crédits bancaires et le manque d'informations en rapport avec les dispositifs de création d'entreprises en cours. Pour rappel, la wilaya de Tizi Ouzou est classée dans le programme de la région «Nord-Centre», considérée comme pôle très important en Algérie, dans le cadre du schéma directeur des zones industrielles et des zones d'activité, selon des données officielles diffusées par les services de la wilaya de Tizi Ouzou.