La Coordination nationale pour le changement et la démocratie, aile société civile (CNCD Barakat) compte reprendre les actions de protestation. Les associations et les syndicats affiliés à cette organisation tiendront une réunion vendredi prochain en prévision de la préparation d'une marche à Alger. C'est la dernière étape du plan d'action arrêté jusque-là par la coordination et qui a été marqué par l'organisation de plusieurs actions et meetings de sensibilisation et d'information à l'égard de la population. Cette réunion sera consacrée à l'établissement d'un bilan de cette démarche entreprise par la coordination depuis sa séparation de l'aile comportant les formations politiques. «Nous allons discuter de ce que nous avons accompli et juger de l'attitude qu'il faut prendre pour les jours à venir», a précisé M. Iddir Achour, membre de la CNCD Barakat. Notre interlocuteur estime que les deux mois précédents ont permis d'avoir un échange avec la population. «Nous avons constaté l'existence d'une maturité d'engagements et d'envie chez la population qui veut aller de l'avant et opérer ce changement. Mais les gens sont encore sceptiques, choqués par les violences de la décennie noire. Ils manquent de confiance et craignent la violence et les lendemains inconnus. Ils acceptent les idées que nous avons exposées et sont d'accord avec le principe de la nécessité d'un changement qui leur permet une vie meilleure mais ils préfèrent réfléchir avant d'agir», a-t-il expliqué. Pour M. Sadali, un autre membre de la CNCD Barakat, la conjoncture actuelle est marquée par deux facteurs essentiels qui empêchent une grande mobilisation populaire. «D'abord, il y a les évènements de Libye et les formes de violences terribles qui se produisent sur le terrain, rappelant les années noires vécues dans l'amertume par les Algériens. Le deuxième facteur concerne la multiplication des actions de revendications sectorielles. Je comprends que les fonctionnaires de divers corps tentent d'arracher des acquis socioprofessionnels mais il faut savoir aussi qu'aucune solution proposée n'est viable. Le régime actuel tente de manipuler ces travailleurs par les fausses promesses et les solutions conjoncturelles. Ces forces doivent comprendre que seul le changement du régime peut leur permettre d'avoir les conditions nécessaires pour la satisfaction réelle de toutes leurs revendications», a-t-il expliqué. M. Sadali dira que les deux mois passés ont permis à la CNCD Barakat de s'organiser et de donner une image plus claire aux gens de l'extérieur à travers l'établissement d'une charte qui dicte à chacun de ses membres une certaine conduite et surtout clarifie pour les citoyens les objectifs de la coordination. «Le temps nous a également permis de faire la décantation, notamment pour ceux qui ne comprenaient pas les raisons de la séparation de la coordination en deux parties. Tout le monde est aujourd'hui convaincu de ce choix», a-t-il ajouté.