Après avoir été payant, l'accès au stade Ferhani, à Bab El Oued, est maintenant libre et gratuit. Cette manière de ne pas vouloir filtrer les entrées commence à provoquer des dégâts au complexe. Des dégradations de toute sorte ont été déjà enregistrées alors que le stade n'est pas pleinement exploité à cause de l'absence de gaz qui fait que les douches ne sont pas utilisées. Le stade Ferhani (ex-Marcel Cerdan) de Bab El Oued reçoit quotidiennement des centaines de personnes de différents âges dont des enfants de moins de dix ans. Ils viennent pratiquer leur sport favori, notamment le football. La matinée est réservée à l'entraînement du Mouloudia club d'Alger (MCA) et l'après-midi aux autres clubs appartenant aux sociétés ainsi qu'aux sportifs de la commune. «Il y a huit clubs de société qui s'entraînent ici. Chacun d'eux est composé de 20 joueurs», indique un agent de sécurité. Les garçons jouent des matches amicaux. Ils s'entraînent et s'adonnent au footing. Les filles préfèrent le basket-ball et le judo. Adel, un étudiant, est un habitué des lieux. Il dit : «A chaque fois que j'ai du temps libre, je viens faire du footing au lieu de traîner dans les rues.» Le stade ouvre ses portes tous les jours de 8h30 à 23h. Il est composé de deux terrains de football gazonnés. Le terrain principal est long de 80 m et l'annexe de 50 m. On y trouve un terrain de basket-ball et une salle de judo. Le complexe sera bientôt doté d'une salle d'aérobic pour femmes. Les horaires arrangent la plupart des athlètes. Les gens qui travaillent dans la journée peuvent accéder au stade dès qu'ils sont libres, en fin d'après-midi. Le stade est fréquenté par des médecins, des enseignants, des commerçants. Même les gendarmes de la caserne de Bab El Oued, qui se trouve juste à côté, viennent s'entraîner. «Les horaires nous arrangent. Nous travaillons la journée et le soir nous faisons du sport», confie un médecin. Des tournois sont souvent organisés. La Fédération algérienne de sport et travail (Fast) organise chaque week-end des matches entres les clubs relevant des entreprises. «La Fast programme souvent des matches. Nous aussi nous organisons des tournois avec les jeunes des quartiers de Bab El Oued», indiquent des commerçants de Notre-Dame d'Afrique. Ces rencontres encouragent les jeunes à faire du sport. Elles les empêchent de ce fait de rester dans la rue et de s'adonner, entre autres, à la consommation et à la vente de drogue. En ce qui concerne le payement, auparavant la rentrée était fixée à 200 DA par personne et à 1500 DA le créneau (réservation d'un terrain pendant quelques heures). Aujourd'hui, l'accès est gratuit. Même l'équipement (les tenues sans les souliers) le jour du match est offert par l'administration du stade. Bien que le stade ait été réceptionné, les travaux sont toujours en cours. Il reste, indique-t-on, à faire fonctionner les vestiaires et les douches. Ces dernières ne sont pas utilisées car elles ne disposent pas encore de l'eau chaude par manque de gaz, bien que la conduite ait été installée il y a six mois. «Nous attendons à ce que Sonelgaz place un compteur pour disposer du gaz dans le stade», avance un employé. La gratuité de l'accès au stade est à l'origine d'un manque d'organisation et de dégradation. Tout le monde peut y entrer et provoquer des dégâts, assurent des jeunes. «Il y a des jeunes qui viennent pour casser, surtout les barrières métalliques. Souvent, nous perdons nos ballons que nous payons cher. Il faut instaurer le système des cartes d'adhérents», estiment-ils.