EN mars 2010, l'Algérienne des eaux (ADE) à Tizi Ouzou avait 80 millions DA de créances. En mars 2011, il a augmenté de 20 millions DA, soit 100 millions DA à recouvrer. Ce chiffre a été communiqué par l'ADE de Tizi Ouzou. Sur l'ensemble de ces créances, 45% sont détenus par les assemblées populaires communales et d'autres institutions publiques et le reste par de simples abonnés. Pour sa part, l'ADE a des dettes qui s'élèvent à 95 milliards de centimes. Cependant, la nature de ces dettes n'a pas été précisée. Aussi, elle accuse un déficit de 45 milliards de centimes suite aux investissements engagés et qui sont très loin des entrées. En termes de coûts, les stations de pompage reviennent cher et le mètre cube revient à l'ADE à 30 dinars, alors qu'il est facturé à 17 dinars pour le consommateur. Et c'est à cette dernière de supporter la différence. Quant aux dommages causés aux équipements, ils sont estimés à 450 millions de centimes dont le vol d'un transformateur et de câbles en cuivre au niveau d'une station de pompage à Sebaou. La wilaya de Tizi Ouzou, qui fait partie des dix wilayas concernées par le programme de réfection du réseau, possède 182 forages, 26 sources, 6 stations de traitement, 1 station de dessalement, 1 station de déminéralisation et 140 stations de pompage qui couvrent une population globale de 1 059 432 habitants répartis sur 60 communes et 1386 villages, ce qui représente un taux de couverture de 94%. Quant au ratio, il est passé de 130 l/j en 2006 à 190 l/j en 2010. Des pertes d'eau à cause des conduites vétustes Malgré cette amélioration sensible, beaucoup reste à faire en matière d'alimentation en eau potable. D'ailleurs, si le cauchemar des populations des 10 communes (représentant quelque 184 villages, soit environ 21 2000 habitants) du flanc sud de la wilaya a pris fin depuis leur raccordement au réseau de transfert du barrage Koudiat Acerdoune, ce n'est guère le cas pour les 177 villages des 8 communes du nord de la wilaya, à l'instar de Boudjima, Iflissen, Tigzirt, Azeffoun, Aghribs, Mizrana, Makouda... qui souffrent le martyre. Il est prévu que ces 177 villages bénéficient d'une quantité d'eau potable estimée à 21 000 m3/j. Ce retard cause des appréhensions, surtout que la saison estivale, synonyme de pénuries, de grandes chaleurs et donc de plus de consommation, approche à grands pas. Le rationnement auquel sont soumises ces localités, alimentées principalement à partir des forages du Sebaou, peut être qualifié de draconien. L'eau arrive à doses homéopathiques. A cette situation qui a depuis toujours courroucé la population s'ajoute les conduites vétustes, ce qui cause des pertes énormes de ce liquide précieux et rare.