Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a été chaleureusement accueilli hier par la population de Tamanrasset, où il a inauguré plusieurs projets, notamment le mégaprojet achevé du transfert d'eau d'In Salah à Tamanrasset. Au niveau de l'avenue qui abrite la stèle Illamane, signifiant en targui «il y a de l'eau», des centaines de personnes ont fait le déplacement dès les premières heures de la matinée pour attendre le chef de l'Etat. Des citoyens ont même passé une semaine à Tamanrasset dans l'attente du jour de visite. Le président est arrivé au niveau de la stèle et des projets qui soulageront les souffrances des populations de cette grande ville du sud du pays. Des youyous étaient poussés au milieu des tirs de baroud qui retentissaient en guise de bienvenue à l'hôte de la capitale targuie et de la délégation qui l'accompagnait. Des chameaux étaient également du cérémonial d'accueil du chef de l'Etat. Accompagné par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, et le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, ainsi que le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, le président de la République a été longuement ovationné et salué par les populations. Après cette halte dans la ville, Bouteflika a procédé à l'inauguration du tronçon de la transsaharienne Tamanrasset-In Guezzam sur une distance de 420 km. Cette partie de la transsaharienne aura certainement un impact et permettra d'améliorer l'économie de toute la région et les conditions de vie des populations déshéritées en facilitant la circulation. Elle devra jouer un rôle primordial dans la desserte des différentes localités traversées. Par ailleurs, un pôle urbain composé de 1028 logements et d'équipements d'accompagnement, tels une polyclinique, une école primaire et un collège moyen, a été inauguré lors de la sortie du chef de l'Etat. Le transfert d'eau d'In Salah-Tamanrasset mettra fin à une crise de l'eau dans la wilaya qui a duré des dizaines d'années. Il garantira aussi l'émergence de la région et le développement de plusieurs secteurs, notamment l'agriculture. Un volume d'eau de 100 000 m3 alimentera quotidiennement la ville pour satisfaire la demande de 200 000 habitants. Les personnes rencontrées à l'occasion ont exprimé leur joie de voir l'eau arriver en grandes quantités dans leur wilaya. Ils ne seront plus obligés d'acquérir des citernes de 3000 litres payées 1500 DA et plus selon la saison. Cependant, ce projet grandiose ne sera pas profitable à tous les habitants, puisqu'une grande partie de la wilaya manque de canalisations. Même les communes qui disposent de canalisations nécessitent des travaux de réfection pour réparer les fuites et remplacer les tuyaux vétustes. Le directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, Messaoud Terra, a déclaré lundi que les travaux de réalisation de nouvelles canalisations seront lancés avant la fin de l'année en cours. Les habitants souhaitent, en effet, que le projet soit lancé dans les meilleurs délais pour permettre à l'ensemble des foyers d'être alimentés en eau. La réalisation de travaux d'adduction devait pourtant être effectuée en même temps que le projet de transfert, ont estimé certaines personnes qui ont exprimé leur regret de voir l'eau arriver dans leur wilaya sans en profiter réellement. Le ministre des Ressources en eau avait affirmé en 2004 que les projets de barrages notamment doivent être accompagnés par la réalisation de canalisations de transport d'eau. Le scénario du barrage de Taksebt de Tizi Ouzou a été réédité avec ce projet. En 2004, le barrage était rempli d'eau mais les villes qu'il devait alimenter ne disposaient pas de canalisations d'alimentation en eau potable. Le ministre avait décidé alors de ne plus refaire l'erreur de gestion des proje