Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a déclaré hier que la grève annoncée pour le 11 avril par les paramédicaux n'a pas de raison d'être, dans la mesure où «toutes leurs revendications sont prises en charge», alors qu'il se déclare «incompétent » quant à la suppression du service civil réclamé par les médecins résidents. S'exprimant hier lors de l'émission «Tahaoulet» de la Chaîne I de la Radio nationale, Djamel Ould Abbas a estimé qu'«il est inadmissible qu'après avoir répondu à toutes les revendications des paramédicaux, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) annonce une autre grève», rappelant que les deux premières grèves des paramédicaux étaient déclarées illégales. M. Ould Abbas affirme à cet effet que 7 décrets, dont 4 sont publiés au Journal officiel, ont été signés. «Nous avons répondu à toutes leurs revendications légitimes», assènet-il. S'agissant des 6 syndicalistes exclus, dont le SAP demande la réintégration, Ould Abbas révèle que ces derniers ont des antécédents judiciaires. «Nous ne pouvons pas piétiner la loi», déclare-t-il, avant d'ajouter : «Pour nous, le dossier des paramédicaux est clos.» Interrogé sur les médecins résidents qui ont reconduit leur grève tout en se retirant des commissions installées récemment, l'invité de la radio a d'abord précisé que leur première tutelle est le ministère de l'Enseignement supérieur avant de faire savoir que malgré le fait qu'ils ne soient affiliés à aucun syndicat agréé, les représentants du collectif autonome des résidents ont été reçus les 13 et 14 mars. «J'ai raté le conseil de gouvernement pour les recevoir une autre fois, mais ils ne se sont pas présentés», déplore-t-il. 24 représentants ont par la suite été reçus, dit-il, qui exigent la suppression du service civil. «Ce n'est pas la prérogative du ministre de la Santé ni celle du ministre de l'Enseignement supérieur», précise Ould Abbas qui promet à ces derniers de porter leurs doléances au niveau du gouvernement. Il affirmera par contre que le service civil «qui est un honneur», ne sera pas supprimé «tant qu'on n'a pas assuré la couverture sanitaire du territoire national». Ould Abbas appelle les médecins «à la raison, pour que le malade ne soit pas otage». Dans un autre registre, le ministre de la Santé a rappelé que son département est en train d'appliquer les instructions du président de la République depuis le début du mois de septembre 2010, révélant qu'il a rencontré tous les professionnels de la santé avec lesquels il a tenu 23 réunions alors que les cadres du ministère en ont tenu 110, dans le but de prendre en charge toutes leurs revendications «qui ont désormais un ancrage juridique», notamment la question lancinante des statuts particuliers et des régimes indemnitaires qui doivent être prêts avant le 30 juin, «sinon, ils perdent l'effet rétroactif », explique-t-il. Le représentant du gouvernement a par ailleurs évoqué la loi sanitaire, récusant les accusations des syndicats autonomes qui soupçonnaient l'existence de la nouvelle loi avant les assises nationales tenues récemment. «Le ministère n'a aucun intérêt à agir dans l'ombre», répliquet-il. Il évoquera aussi la politique nationale du médicament qui vise à réduire l'importation estimée à 2,5 milliards de dollars en 2009 et dénoncera dans ce sillage certains importateurs accusés de faire dans la surfacturation.