Les difficultés de développement dans la wilaya de Tizi Ouzou trouvent leur explication dans les lenteurs que prennent certaines directions dans le lancement et la réalisation de divers projets. C'est du moins ce qui ressort de la dernière réunion mercredi de l'exécutif de wilaya, consacrée à l'évaluation de l'avancement des programmes de développement pour l'exercice 2010 et celui en cours. En effet, plusieurs directeurs ont été sévèrement critiqués par le premier magistrat, Abdelkader Bouazghi. Ce dernier n'y est pas allé par trente six chemins pour rappeler à l'ordre ses directeurs. L'aménagement du territoire, la santé ainsi que celui de la jeunesse et des sports sont, entre autres, les secteurs dont les directeurs ont été entendus par M. Bouazghi. Concernant le premier secteur, le wali n'a pas caché sa colère en jugeant le rapport de situation présenté par le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire de «flou» et d'«approximatif». Le rapport en question ne présente pas en effet avec «exactitude les dates de démarrage des travaux, de lancement et d'étude». S'agissant du secteur de la jeunesse et des sports, son premier responsable n'a pas lancé la moindre opération sur le programme 2011. Pis encore, le wali ne manquera pas de l'interpeller à propos des 20 terrains de sport de proximité inscrits en janvier 2010 et non réalisés jusqu'à présent. «Cette situation est particulière à la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de petits projets qui peuvent être réalisés en moins de deux mois», dira le wali. Au tour du directeur de la santé de subir la colère du wali. Ce dernier demandera à l'occasion des explications à propos d'un retard de pas moins de 15 mois pour l'achat de 5 ambulances. Pourtant le budget existe ! Néanmoins, le contrôleur financier est celui qui endossera la grande responsabilité du retard que connaît la wilaya en matière de lancement des projets. «Le seul élément de blocage avancé par tous les directeurs est le contrôle financier», expliquera le wali, qui n'a pas hésité à le signifier au directeur incriminé. «Votre manière de traiter les dossiers est condamnable. Vous ne devez pas continuer à travailler de manière impersonnelle.» Le contrôleur financier à son tour essayera tant bien que mal de se défendre en disant que les dossiers renvoyés aux directions reviennent avec les mêmes observations, sans qu'on procède aux corrections nécessaires pour qu'ils puissent être visés. «Nous ne sommes pas là aujourd'hui pour échanger des amabilités, mais pour trouver des solutions aux problèmes posés. Le développement de la wilaya est suffisamment bloqué, il faudra trouver les voies et moyens pour le relancer et répondre aux préoccupations des citoyens», dira le wali, en ordonnant à ses directeurs de fixer des dates pour le lancement de leurs projets respectifs. Ainsi, un rendez-vous leur a été fixé pour une prochaine réunion fin mai ou au plus tard début juin pour voir si les engagements pris mercredi sont respectés.