Sa venue en Algérie est une première. Frank La Rue, rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des libertés d'opinion et d'expression, est depuis hier l'hôte de notre pays pour une visite d'une semaine, soit jusqu'au 17 avril. Durant son séjour, le spécialiste de l'ONU se dit déterminé à mieux connaître les rouages des médias algériens, leur mode de fonctionnement et les relations établies avec les centres de décisions relevant des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il le dit d'ailleurs lui-même dans l'une de ses rares déclarations publiques où il fait part de cette visite en Algérie et qui, faut-il le préciser, intervient sur invitation du gouvernement algérien. «Cette mission sera l'occasion pour moi de me forger une opinion éclairée sur la liberté d'opinion et d'expression en Algérie, en me permettant de recueillir des informations de première main auprès des personnes concernées», a déclaré Frank La Rue dans un communiqué rendu public par le bureau d'Alger des Nations unies. Outre la prise de contact que Frank La Rue envisage de nouer avec les professionnels des médias, il a également inscrit au programme de sa visite une série d'entretiens avec les représentants du gouvernement algérien, du pouvoir judiciaire, du pouvoir législatif, de la société civile, du système des Nations unies et d'autres organisations internationales basées en Algérie. Une escale à Oran est également mentionnée au programme de visite de ce rapporteur onusien doté d'une maîtrise des dossiers des droits de l'homme, ce qui lui permet de jouir de la qualité d'expert indépendant. Au terme de sa visite en Algérie, Frank La Rue animera une conférence de presse au cours de laquelle il fera part de ses observations et communiquera ses recommandations qui devront s'articuler, entre autres, sur la création en Algérie d'un centre pour l'action juridique des droits de l'homme. La visite de Frank La Rue en Algérie intervient au lendemain de la publication par le département d'Etat américain d'un rapport qui, se basant sur les comptes rendus de la presse et des ONG, fait état «de restriction des libertés d'expression, de réunions et des associations».