Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont de nouveau bombardé Misrata, hier, a déclaré un porte-parole des rebelles, ajoutant que 17 personnes avaient trouvé la mort la veille dans la ville assiégée. Une centaine de personnes, des civils pour la plupart, ont été blessées dans les combats de dimanche, a-t-il précisé. Dans un communiqué, Human Rights Watch (HRW), qui cite des témoins, fait état de 16 civils tués depuis le 14 avril. Huit d'entre eux ont, selon elle, trouvé la mort jeudi alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. L'organisation de défense des droits de l'homme parle de tirs sans distinction et souligne qu'un obus de mortier s'est abattu sur une clinique où quatre personnes ont été blessées. Aucun rebelle ne se trouvait dans les secteurs visés, dit-elle. «Les forces gouvernementales libyennes ont tiré à plusieurs reprises des obus de mortier et des missiles Grad sur des quartiers résidentiels de Misrata, causant des pertes civiles», dit Peter Bouckaert, responsable des opérations d'urgence à HRW. «Des civils sont bombardés par les forces de Kadhafi», a également assuré Donatella Rovera d'Amnesty International. «J'ai vu des bombes à fragmentation dans des zones habitées. Des missiles Grad sont utilisés au hasard dans des zones habitées. Les riverains n'ont nulle par où aller», a-t-elle dit. Le gouvernement britannique a par ailleurs annoncé son intention de financer l'évacuation de 5000 travailleurs émigrés de Misrata par l'intermédiaire de l'Organisation internationale pour les migrations. Depuis fin février, les combats à Misrata ont fait quelque 1000 morts et 3000 blessés, a fait savoir la direction de l'hôpital de la ville rebelle libyenne assiégée par les forces loyales au régime. «80% des morts sont civils, a déclaré l'administrateur de l'établissement, le Dr Khaled Abou Falgha. Ailleurs dans le pays, les combats se sont poursuivis hier à Nalout et à Adjedabia, nœud de communication stratégique menant vers le fief des rebelles à Benghazi et vers Tobrouk, près d'un mois après le début de l'intervention le 19 mars de la coalition internationale.