Comme pour «rassurer» tout le monde qu'au FLN, on ne se bagarre jamais pour les idées, pour la stratégie politique et pour le discours, les redresseurs, par le biais de Mohamed Seghir Kara, l'homme qui incarne le «mouvement» par son déploiement et son enthousiasme va tout de suite à l'essentiel. Dans une récente déclaration sur la décision des redresseurs de poursuivre la direction du parti en justice, l'«essentiel» pour lui était de confirmer ce qu'on savait déjà. N'est-ce pas qu'en politique, on se répète ou on se renie ? Alors, M. Kara se répète, il ne va tout de même pas donner des raisons qui n'existent pas à une guéguerre. Par contre, il y va de bon cœur pour «perpétuer la tradition» : «le mouvement a rassemblé toutes les preuves nécessaires des dépassements commis par la direction actuelle du FLN, à sa tête le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem et le dossier complet sera remis à la justice à la fin de la semaine». Le porte-parole des redresseurs de torts du FLN répond ainsi comme le berger à la bergère à celui qui, il n'y a pas longtemps promettait de redresser les… tordus du FLN en les comparaissant devant le conseil de discipline. Tout le monde sait ce qu'est cette «structure» du parti, une sorte de tribunal interne d'où on sort jamais indemne. On a donc promis la «tribune interne» à Mohamed Seghir Kara, El Hadi Khaldi et leurs autres compagnons, voilà que ces derniers vont trainer leurs adversaires devant le tribunal tout court ! C'est donc avec des «enregistrements, des documents et des témoins» que les leaders du mouvement de redressement- et de l'authentification, selon la nouvelle dénomination- va débarquer au palais de justice pour accabler Belkhadem pour l'ensemble de son œuvre, mais surtout pour ce qu'il aurait commis comme «dépassements et violations des textes du parti» lors du dernier congrès. M. Kara aurait ainsi gardé le meilleur pour le jour du procès, mais il a quand même dévoilé certains des griefs retenus contre ses adversaires dont la participation au congrès de «personnes étrangères au FLN» ou pire, de «militants d'autres partis». On ne sait pas ce que les redresseurs ont vraiment de meilleur à garder jusqu'au jour du procès, mais ce n'est pas bien difficile de le deviner. Le nerf de la guerre. Une histoire d'irrégularités dans les «quêtes» et les «contributions» qui auraient déjà scellé les listes de candidatures des prochaines élections. On l'aura remarqué, Belkhadem s'est exprimé entre sur la révision de la constitution, demandé le changement du gouvernement, déclaré qu'il n'était pas question de dissoudre l'APN, mais ça, c'est… de la politique. Pourquoi, il en a parlé, lui quand il promettait le conseil de discipline ? Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir