Les redresseurs annoncent la tenue prochaine d'un congrès pour nettoyer les structures du parti, notamment le comité central, des personnes nuisibles. On croyait que la page de la crise du Front de libération nationale (FLN) était tournée avec la tenue du dernier comité central le 23 décembre dernier. Mais la paix n'est pas au rendez-vous et la crise refait surface. Les redresseurs annoncent la tenue prochaine d'un congrès pour nettoyer les structures du parti, notamment le comité central des personnes nuisibles. «Nous sommes en train de mener un travail sur le terrain au niveau des wilayas et ce, dans le cadre de la préparation de notre congrès», a confié, hier, le porte- parole du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara.Selon lui, la date n'est pas encore fixée mais sa tenue interviendra incessamment.«Je ne peux vous dévoiler une date mais c'est la mobilisation des militants qui déterminera la date qui n'est pas loin», a-t-il affirmé. Notre interlocuteur a ajouté que les redresseurs préparent actuellement une déclaration dans laquelle seront explicités les points de leur stratégie et qui sera rendue publique la semaine prochaine.M.Kara précise, au passage, qu'aucun contact n'est pris avec la direction actuelle du parti et que la question du repentir des redresseurs n'est qu'une invention et une rumeur. Il ajoute que plusieurs militants ayant joint leur mouvement ont été exclus par le parti. Réagissant aux déclarations de Kara, le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi, a répliqué en martelant que «les redresseurs doivent se redresser eux-mêmes». Joint au téléphone, ce dernier a souligné que ce mouvement n'inquiète guère le FLN et que l'annonce d'un congrès est un non-événement. «C'est le terrain qui va trancher», a-t-il insinué. S'attaquant à ses redresseurs, Kassa Aïssi a indiqué que leur mouvement est un «mouvement faxiste» qui n'existe qu'à travers des déclarations et des communiqués envoyés à la presse. Défiant les redresseurs, notre interlocuteur les a invités à des tête-à-tête et à un débat où le plus convaincant l'emportera. «Qu'ils viennent au comité central pour exposer le plus librement possible et on est là pour les écouter», a-t-il ajouté. Poussant plus loin son réquisitoire, le porte- parole du FLN a soutenu que les redresseurs ne veulent pas s'ouvrir aux compétences. Comme quoi le FLN s'ouvre et s'occupe des compétences nationales qui font les grands jours des nations occidentales. Pour évacuer ce sujet, M.Aïssi s'est évertué à étaler ce que fait le FLN pour dépasser la dernière crise sociale qui a embrasé toute l'Algérie. Ainsi donc, la crise du FLN qui a éclaté depuis plus de deux mois, risque de revenir pour occuper l'actualité, débordée par ce qui se passe sur le plan social. Mais la question qui se pose est de savoir si le FLN vit réellement une situation de crise? Si oui, le FLN trouvera-t-il une issue de secours et un remède à son mal? Les lectures convergent et se contredisent à la fois. Mais, selon un politologue, ce qui se passe dans la maison de l'ex-parti unique n'est qu'une représentation théâtrale qui s'ajoute à toutes celles déjà jouées dans les coulisses des autres formations politiques. Qui croire donc, les redresseurs de 2010 ou les redressés qui étaient des redresseurs en 2003? Ou plutôt se référer à feu Rachid Mimouni qui écrivait dans son roman «Le fleuve détourné»: Il ne faut jamais croire les hommes politiques quand ils parlent de principe. Ils sont opposants car ils ne peuvent pas être partie prenante...