Rien ne va plus à ArcelorMittal Tébessa, dont les travailleurs sont de plus en plus nombreux à se rallier au mouvement de grève qu'observe l'ensemble de leurs camarades du site minier de l'Ouenza depuis le 13 avril. «Un mouvement qui paralyse l'économie de la ville de l'Ouenza tout entière», affirment des citoyens de la localité. Ce mouvement est sur le point d'affecter l'autre ville minière de la région, Boukhadra. Les raisons de cette manifestation de colère des travailleurs de l'entreprise minière sont à chercher dans le non-respect du volet investissement par le groupe ArcelorMittal et de l'absence sur le terrain du partenaire algérien. De plus, les mineurs demandent le départ pur et simple du directeur par intérim des deux mines, qu'ils accusent «de mauvaise gestion et de passe-droits», sinon d'indélicatesses dans le traitement des dossiers ayant trait à l'exploitation des sites. Les syndicalistes, du moins une grande partie d'entre eux, réclament l'application de la loi à l'encontre du DG intérimaire, qui est poursuivi par la justice dans le cadre d'enquêtes sur de présumées malversations lors des passations de marchés. Alertés par les proportions qu'a pris au cours des dernières semaines le mouvement de contestation, le ministre de l'Energie et des Mines a délégué trois de ses représentants, pour s'enquérir de la situation. Il s'agit en l'occurrence de Bendali Mohamed et Khlifi Mouloud, respectivement inspecteur au niveau de la police des mines et responsable de la sécurité des sites miniers aux côtés de Bekhouche Hamdi, un représentant de l'entreprise algérienne Ferphos, partenaire d'ArcelorMittal. Les trois responsables ont non seulement tenu des séances de travail avec les responsables des sites miniers, mais ont aussi pris langue avec les travailleurs concernés et leurs représentants syndicaux, lesquels leur ont notamment signifié que le conflit allait prendre des dimensions autres si aucune mesure de rétablissement n'était prise par les plus hautes autorités du pays. Ceci alors que la direction de l'entreprise ArcelorMittal qui observe jusqu'ici le wait and see en attendant l'issue des pourparlers engagés par les parties algérienne et étrangère pour la reconduction ou non de l'accord de partenariat, tente de calmer le jeu. Selon des informations recueillies auprès du syndicat d'ArcelorMittal Tébessa, non confirmées par la direction du groupe, les émissaires d'Alger auraient pris note de toutes les revendications exposées par les travailleurs des mines et se seraient engagées à faire part au ministre en personne de leur vœu de voir remplacer le DG par intérim, en tenant compte des graves accusations qui ont été portées contre lui.