En signe de protestation contre ce qu'ils qualifient de “laxisme de la part de la direction générale devant la situation inquiétante qui prévaut dans les sites miniers”, les travailleurs d'ArcelorMittal l'Ouenza ont observé, avant-hier et hier, deux arrêts de travail de deux heures chacun. Un mouvement de protestation qui a été suivi par l'ensemble des mineurs et par leurs collègues des structures de maintenance notamment, et qui pourrait prendre des proportions plus importantes si “la direction ne prend pas rapidement les mesures qui s'imposent pour réhabiliter le parc matériel de la mine immobilisée depuis le début de l'année et dynamiser la production au niveau des carrés miniers inexploités”, selon le syndicat. Les représentants des travailleurs imputent la chute de production à l'équipe dirigeante d'ArcelorMittal Tébessa, et tout spécialement au directeur général par intérim des sites de l'Ouenza et de Boukhadra, qui n'aurait rien fait pour mettre en œuvre le programme de développement des champs miniers, pas plus qu'il n'aurait pris en charge les revendications socioprofessionnelles des salariés. Toujours, selon les syndicalistes, le directeur intérimaire, qui est cité dans une sombre affaire de détournement de fonds privés et publics et qui est appelé à s'expliquer devant le tribunal d'El-Aouinet, le 11 octobre prochain, ne se préoccuperait pratiquement plus des affaires courantes. Pis, ajoutent nos interlocuteurs, il aurait provoqué par son attitude la démobilisation de ses plus proches collaborateurs. Et d'avancer comme preuve du laisser-aller qui prévaut à ArcelorMittal Tébessa la baisse significative des expéditions de matières premières à destination du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. “Les niveaux de production sont au plus bas, pour ne citer que les chiffres réalisés en septembre, il a été expédié à ce jour 84 000 tonnes seulement alors que notre objectif est de 150 000 et encore, il a fallu prélever quelque chose comme 30% de la masse des anciens stocks déclassés, d'une teneur de 32, pour charger les camions et les rames de wagons SNTF pour arriver à ce résultat”, dénonce l'un des syndicalistes. Pour lui, comme pour ses camarades, il est grand temps que les responsables d'ArcelorMittal autant que ceux du partenaire Algérie Ferphos désignent une commission d'enquête sur la mise à mort des mines. “Nous ne nous laisserons pas faire, car de l'avenir des sites miniers dépend le nôtre, à nous travailleurs de l'Ouenza et Boukhadra”, s'élèvera-t-il.