«La persistance dans la fermeture du champ audiovisuel en Algérie s'avère un péril pour la sécurité du pays, dont l'opinion publique est dictée par les chaînes satellitaires étrangères qui sont devenues le refuge du téléspectateur algérien , vu le rôle piètre de la télévision publique algérienne qui ne peut faire l'attraction de millions de nos téléspectateurs», a déclaré hier le politologue Mohamed Adimi à Alger. Le «club de presse» regroupant les anciens étudiants de l'école de journalisme d'Alger, dans son programme de série de conférences- débats, a organisé hier au centre de presse du quotidien Ech Chaâb une rencontre pour débattre de la question liée à l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie. Lors de son intervention, le Dr Mohammed Adimi, en sa qualité de spécialiste en information et politologue, a tout simplement tiré la sonnette d'alarme sur «le danger sécuritaire qui plane sur l'Algérie, compte tenu de la fermeture du champ audiovisuel, puisque le téléspectateur algérien est devenu la cible des chaînes satellitaires qui ne sont pas là pour commercialiser l'image et le son, mais plutôt pour façonner l'opinion des peuples». C'est ainsi que le conférencier déplore le fait que «l'opinion publique algérienne se forge selon les idéologies étrangères que véhiculent les chaînes satellitaires, ce qui constitue un péril pour la sécurité du pays». Ceci sans pour autant que l'orateur fasse dans la dentelle pour critiquer «le rôle piètre de la télévision publique dans la reconstitution de la pensée de l'Algérien après les années de terrorisme, puisque les symboles de notre culture sont complètement ignorés par les générations montantes influencées par des idéaux fictifs qui proviennent d'ailleurs, ce qui nous a menés vers un climat délétère fait de perturbations politique et sociale». Avant de poser une question de taille sur le pourquoi de notre persistance dans la fermeture du champ audiovisuel, au lieu d'une ouverture qui permettra d'ouvrir les débats entre Algériens sur les questions qui n'intéressent que les Algériens et «livrer l'opinion publique algérienne aux autres, puisque dans notre pays on reçoit tout à ciel ouvert, et le pire de tout ça réside dans le fait que des millions de jeunes algériens n'ont pas regardé le JT de l'unique une seule fois dans leur vie». Ce qui fera tout simplement dire au Dr Adimi que «l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie s'impose est s'avère aujourd'hui plus que nécessaire». «Un pays retardataire qui a peur de son image» Même son de cloche ressenti dans l'intervention du producteur Boualem Aissaoui qui soulignera que «c'est dans l'ouverture du champ audiovisuel que se joue le renouveau de l'Algérie… Nous sommes l'image type d'un pays retardataire qui a peur de sa propre image». «Pourquoi persistons-nous dans la fermeture du champ audiovisuel ? Soit on considère le public algérien pas encore mûr, soit pour réduire cette ouverture à celle de nouvelles chaînes publiques», s'est-il interrogé. Intervenant pendant le débat, le directeur de publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet a déclaré qu'«on sent bien que les lignes ne sont pas en train de bouger par rapport à une éventuelle ouverture du champ audiovisuel. C'est un danger pour notre pays, et aujourd'hui les conditions politiques qui permettraient à notre pays d'aller de l'avant ne sont pas réunies». Le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), Kassa Aissi, estimera quant à lui que tout interviendra à point nommé quant à l'ouverture de l'audiovisuel. Mais en premier lieu, il y a nécessité de tracer un programme qui définira un agenda qui pourrait organiser et réguler l'opération.