Invités au dialogue jeudi dernier par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), en grève illimitée depuis le 27 mars, a décidé, à l'issue d'un vote de son conseil national tenu hier, de reprendre les négociations avec la tutelle autour de sa plateforme de revendications. Il s'agit en particulier de l'élaboration du statut particulier du médecin résident, l'annulation de la loi relative au service civil et l'amélioration des conditions de travail. Contacté par le Temps d'Algérie hier, le représentant des résidents du centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha a précisé que cette décision a été prise après concertation avec la base. «Nous attendons l'invitation officielle de la tutelle pour entamer les débats autour de notre plateforme de revendications», précise la même source, qui ajoute que le collectif exige que la commission à mettre en place soit constituée de représentants de tous les acteurs devant intervenir, à savoir le ministère des Finances, de la Santé, de la direction de la fonction publique. Il rappelle, dans le même contexte, la mauvaise expérience vécue avec la commission installée lors des premières négociations avec le ministère de tutelle, où la plupart des représentants étaient absents. Cependant, même si le Camra accepte d'aller au dialogue, la grève est maintenue. «La grève illimitée est maintenue, jusqu'à satisfaction de nos revendications», déclare le médecin résident, qui a souligné que les grévistes insistent avant tout sur l'annulation du service civil. A rappeler que le premier responsable du secteur avait donné son accord de principe sur ce point, mais avec échéance, justifiant cette décision par l'absence de médecins spécialistes dans les zones enclavées, particulièrement dans le sud du pays. Les médecins résidents ont déclenché leur mouvement de protestation depuis le début du mois de mars, où ils avaient observé plusieurs rassemblements et débrayages cycliques, avant d'entamer un débrayage ouvert afin de mettre la pression sur la tutelle. Cette dernière avait, effectivement, réagi au deuxième jour de la grève, mais les négociations n'ont pas été fructueuses et les protestataires ont décidé de maintenir le mot d'ordre de débrayage.