Le deuxième jour du procès de l'affaire des 28 quintaux de kif devant la cour de Sidi Bel Abbès a été marqué par le témoignage de l'officier de police M.D., accusé d'avoir caché et effacé des preuves matérielles importantes du registre des appels téléphoniques. M.D. a déclaré à la cour qu'il a agi sur ordre de ses supérieurs, dont l'ex-chef de sureté de daïra de Maghnia, le dénommé D.D. cet appel téléphonique a été effectué du téléphone portable d'un trafiquant de drogue H.N., propriétaire du camion au bord duquel a été trouvée, en novembre 2005, une quantité de 25,40 quintaux de kif dans un parking à Ghazaouet. L'officier de police avait l'air sûr de ses déclarations à la cour. Une autre policière du même service, appelée à la barre en tant que témoin, a précisé que son collègue lui avait fait savoir «qu'il avait reçu l'ordre de ses supérieurs d'effacer le numéro de téléphone du registre pour des raisons qu'ils ignorent». Une déclaration que l'ex-chef de sûreté de daïra avait complètement niée. Devant le juge, ce dernier avait confirmé qu'il avait été mis en courant de cette histoire à la dernière minute, et qu'il n'avait aucune idée de cette infraction administrative. Par ailleurs, le dénommé Z.A. gérant de la ferme de la famille H.A., réputée dans la région de Maghnia pour le trafic de drogue, et dont le fils H.M. a été arrêté en France pour détention et commercialisation de 40 quintaux de drogue, avait confirmé à la cour «que son patron avait des rapports avec l'ex-chef de sûreté de wilaya S.M., et qu'il était toujours en contact avec lui». L'auteur B.B. arrêté sous le chef d'inculpation de détention, transport et commercialisation de 275 kg de stupéfiants à bord d'un véhicule de type «R21» garé devant son domicile familial situé au quartier «Haddam» à Maghnia le 19 novembre 2005, avait nié toute relation avec cette affaire, malgré qu'un acte de naissance original ainsi qu'une photocopie légalisée de la même pièce aient été retrouvés à bord de son véhicule. L'ex-chef de sûreté de daïra, le dénommé D.D., a déclaré que l'arrestation de ce dernier s'est déroulée dans les normes judiciaires, avec un ordre de perquisition du domicile du mis en cause, sur information de M.D. Ce dernier a été informé de l'existence de cette voiture et son contenu par un appel téléphonique dont le numéro a été effacé. Or le dénommé B.B. avait déclaré qu'on lui avait fait signer des déclarations qui ne sont pas les siennes et qu'il avait été torturé par des enquêteurs, à leur tête le chef de sûreté de daïra, et les policiers mis en cause Z.M., T.M., et M.B., en ajoutant que quelques jours avant «il aurait aperçu un groupe de policiers circuler à bord ce même véhicule». D'autres déclarations ont été faites par le reste des accusés durant l'audience. Nous y reviendrons dans une prochaine édition.