Deux policiers et un manifestant hostile au régime au Yémen ont péri lors de heurts armés hier, alors que deux soldats ont été tués dans une attaque d'Al Qaïda, selon des sources de sécurité et médicales. Selon des témoins, des heurts ont opposé les forces de sécurité à des manifestants armés qui avaient proclamé une journée de «désobéissance civile» à Aden, principale ville du sud du Yémen. La présence d'éléments armés est notable depuis la semaine dernière parmi les manifestants à Aden, ville à la pointe de la contestation contre le pouvoir central, ont indiqué des habitants en affirmant que ces protestataires armés venaient des provinces voisines. Aden était entièrement paralysée par le mouvement de contestation, qui était partiellement suivi dans les provinces sudistes de Lahej, Hadramout et Abyane, selon des témoins. Dans la province d'Abyane, voisine d'Aden, où Al Qaïda est fortement implantée, deux soldats yéménites ont été tués et trois blessés dans une attaque du réseau d'Oussama ben Laden contre un point de contrôle militaire, selon un responsable de la sécurité qui a requis l'anonymat. Déjà mardi soir, des hommes armés relevant d'Al Qaïda avaient pris le contrôle des sièges des services de renseignement et de la police criminelle dans la ville de Loder, également située dans la province d'Abyane, selon un autre responsable des services de sécurité. Des militants d'Al Qaïda ont en outre distribué à Loder et dans la ville de Moudia, située dans la même province, des tracts signés Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), selon des témoins. Les tracts affirment qu'un «drone américain a tiré lundi soir sur une voiture transportant des moujahidine dans la province, sans pouvoir les atteindre. Les avions de l'Amérique et de ses agents ne nous font pas peur, et nous continuerons à combattre la tête de l'impiété».